Une seconde vie pour les animaux au parc Phoenix

Le site recueille chaque année de nombreux spécimens qui ont fait l’objet de saisies par la douane. L’occasion pour ces derniers de se refaire une santé. On a fait le tour des enclos.

Si les Niçois sont nombreux à s’y rendre pour se balader, admirer la végétation, rencontrer les animaux ou encore pique-niquer en famille, ils ignorent, pour la plupart, ce qui se passe en coulisses. Car le parc Phoenix n’est pas uniquement un parc zoologique. Il fait aussi office de SPA (Société protectrice des animaux) pour les bêtes sauvages.

« Le parc fait partie des quatre établissements français agréés pour recueillir la faune sauvage introduite illégalement en France, indique Anthony Caucheteux, le responsable zoologique du parc (à gauche sur la photo ci-contre). Aujourd’hui, 80 % des animaux que nous avons proviennent de saisies douanières. » Des animaux pour lesquels deux solutions étaient envisagées : le placement ou l’euthanasie préfectorale. Serpents, tortues d’Hermann, lémuriens, ouistitis, flamants roses ou perroquets, tous s’offrent alors une nouvelle vie dans les 7 hectares que compte le parc. Parfois blessés, transportés dans des conditions déplorables, sous-alimentés… Ils sont soignés par l’équipe du parc qui dispose d’un vétérinaire présent chaque jour.

« Nous sommes à la fois un parc botanique et zoologique, ainsi qu’un refuge, précise Jean-Michel Meuriot, le directeur du parc Phoenix. Sans oublier l’aspect pédagogique puisque nous recevons des écoliers. »

Lors du dernier conseil municipal de Nice, les élus ont voté pour l’approbation d’une convention de moyens et d’objectifs avec l’État concernant la création de places en refuge pour les animaux du cirque. Le parc est donc aussi un lieu d’accueil pour les animaux issus de cirques dans lesquels ils seront interdits en 2028.

◗ Ouvert tous les jours sauf le 25 décembre et le 1er janvier. Plein tarif : 5,20 euros (réduit 3 euros). Gratuit pour les moins de 12 ans et pour les habitants de la Métropole niçoise le premier week-end du mois.

◗ Web : www.parc-phoenix.org

1 Le parc a récemment installé une nouvelle volière pour accueillir les nombreux oiseaux, et notamment des perroquets, qu’il recueille. Une troisième est même en cours de construction pour faire face au nombre croissant de volatiles. « Leur réhabilitation n’est pas facile, développe Anthony Caucheteux. Certains n’ont même jamais volé et ont passé beaucoup de temps enfermés dans des cages. Et puis, ils ne s’entendent pas tous entre eux. »

TEXTES : CLAIRE CAMARASA - ccamarasa@nicematin.fr PHOTOS : CL. C. Sauvés d’une mort presque certaine après avoir été transportés pendant des heures enfermés dans le noir dans un camion, les lémuriens ont repris goût à la vie. Le parc peut même se féliciter d’avoir eu trois naissances. Un phénomène rare « pour une espèce en voie critique d’extinction dont il ne reste que 500 individus dans le monde », insiste Anthony Caucheteux. 3

Sept flamants roses ont été récupérés à l’aéroport de Nice. « Ces flamants perdus viennent de Camargue mais ils ne peuvent pas rejoindre leur groupe, explique le soigneur. Une fois partis, le groupe les rejette s’ils cherchent à revenir. Et ils ne peuvent rester seuls pour survivre. » 5

Les serpents du parc sont installés dans des terrariums flambant neufs. « Ils sont répartis en fonction de leur taille pour éviter les incidents », indique Anthony Caucheteux. En tout, trois espaces leur seront réservés. De quoi évoluer en toute sérénité pour ces animaux parfois récupérés cachés dans des bouteilles en plastique dans lesquelles ils ont passé plusieurs jours. 4

2 Actuellement dans la serre, les tortues sillonnées attendent patiemment un nouvel espace de plus de 500 m2 en cours d’aménagement à l’extérieur. En deux ans, le parc a également récupéré 82 tortues d’Hermann lors de saisies, elles attendent elles aussi un nouvel enclos actuellement en construction.