Aussi pour les jeunes » « L’emploi des seniors, un vrai sujet » ANNA MAZUY : JEAN-FRANÇOIS CHRISTIAN HUAULT : VERDIER :
Aujourd'hui, il existe le cumul emploi retraite. Mais quand vous faites du cumul emploi retraite, vous cotisez à perte pour la retraite. En travaillant, vous payez des cotisations retraites qui ne donnent aucun droit à la retraite, contrairement à un salarié classique. Le changement, c'est que quand vous ferez du cumul, les cotisations retraites vous permettront d'améliorer votre retraite au fil de l'eau. Vous allez travailler et créer des droits supplémentaires, c'est un vrai progrès qui coûte 500 millions par an, mais on veut valoriser le travail.
« Ne pensez-vous pas que l’on puisse dire qu’il s’agit d’une réforme cynique, quand 48 % des plus de 60 ans ne travaillent pas ? »
La question du taux d’emploi des seniors est un vrai sujet. Nous sommes en retard sur nos voisins, mais la situation s’est améliorée ces dernières années. On prévoit des dispositifs spécifiques. Avec la mise en place d’un index dans les entreprises, qui les obligera à déclarer le nombre de seniors qu’ils emploient. Mais aussi des dispositifs pour la retraite progressive. Après la réforme de 2010 et le passage à l’âge légal à 62 ans, on avait constaté une amélioration du taux d’emploi des seniors.
« En matière de pénibilité, combien de métiers sont concernés ? »
On ne parle pas de métiers pénibles, mais de conditions de travail pénibles. Aujourd'hui, si vous êtes dans le privé, vous avez accès à un dispositif qui s'appelle le compte pénibilité. En fonction de critères, il vous permet de gagner des points qui vous permettent de partir jusqu'à deux ans avant les autres. Notamment le travail de nuit, en 3-8, ou en températures extrêmes, soit très froides, soit très chaudes. On va assouplir ces systèmes pour que plus de personnes puissent en bénéficier. Il y a aussi d'autres dispositifs qui permettent de partir plus tôt pour invalidité, incapacité permanente ou inaptitude. On essaiera de mieux prévenir les conditions de travail pénibles. On va aussi instaurer pour ces métiers un suivi médicalisé, avec deux rendez-vous médicaux obligatoires, un à 45 ans, et un à 61 ans. Cela permettra de déterminer si la personne peut partir plus tôt.
« Que comptez-vous faire pour sauver ma génération, qui ne mange pas tous les jours à sa faim ? »
Depuis la crise du Covid, nous avons mis en place le repas à 1 euro pour les étudiants. Dans les Alpes-Maritimes, cela a concerné 370 000 repas. Nous avons aussi augmenté les aides financières directes aux étudiants. 1,5 million d’euros dans ce département. Et revalorisé les bourses.