Congrès du PS : Olivier Faure largement en tête
Après une longue bataille de chiffres, les résultats officiels ont été dévoilés hier soir. Le Premier secrétaire sortant est loin devant, mais en dessous des 50 %.
La ligne pro-Nupes est-elle majoritaire au PS ? C’est tout l’enjeu de l’élection du nouveau Premier secrétaire du parti, dont le 1er tour a eu lieu jeudi soir. Et la réponse, pour le moment, n’est pas totalement claire. Comme prédit, le texte d’orientation du sortant, Olivier Faure, fervent supporter de l’alliance de gauche, est en effet arrivé nettement en tête du vote des militants, avec 49,15 % des voix. Mais sans réussir à franchir la barre des 50 %, objectif qu’il s’était fixé.
Recomptage minutieux
Le maire de Rouen, Nicolas MayerRossignol, recueille 30,51 % des suffrages. La troisième candidate, Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-enVelin, a rassemblé de son côté 20,34 % des voix. Les socialistes devront départager les deux premiers lors d’un nouveau vote le 19 janvier, cette fois pour désigner formellement le Premier secrétaire, avant un congrès du 27 au 29 janvier à Marseille.
« Les militants m’ont placé très largement en tête [...] et ont fait un choix de clarté », a estimé Olivier Faure dans une interview au Parisien. Et d’en tirer la conclusion que les militants ont « conforté notre volonté de rassemblement de la gauche et des écologistes ».
Le vote a donné lieu à une bataille de chiffres pendant près de 24 heures. La direction sortante avançait qu’Olivier Faure, qui défend l’alliance avec LFI, EE-LV et le PCF au sein de la Nupes, est majoritaire au Conseil national du parti. Mais Nicolas MayerRossignol,
(1) partisan d’une « voie centrale » davantage critique vis-à-vis de l’alliance de la gauche, assurait que son rival plafonnerait à 48,5 %, ce qui le rend « minoritaire » et donc « en incapacité de diriger le parti ».
Les résultats officiels se sont longuement fait attendre : au vu de l’enjeu, la commission de récolement des résultats faisait les comptes dans chaque fédération et section. D’autant que chaque camp a relevé des irrégularités venant des fédérations et soutiens adverses. Au final, au vu de ses 49,15 %, Olivier Faure a assuré disposer « sur cette base, d’une majorité absolue au Conseil national ».
« Risque de scission »
La question de fond vis-à-vis de la Nupes n’en sort toutefois pas clairement tranchée dans l’immédiat. L’addition des scores d’Hélène Geoffroy, qui estime que le PS doit quitter l’alliance de la gauche, et de Nicolas Mayer-Rossignol, qui estime que la Nupes est un « accord électoral passé » qu’il faut revoir, faisait ainsi dire à Philippe Doucet, un proche d’Hélène Geoffroy, qu’« une page s’est tournée, la ligne pro-Nupes est battue ».
Le challenger d’Olivier Faure, de son côté – soutenu par la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente de la Région Occitanie Carole Delga – répétait à l’envi que « l’espoir est permis » pour l’emporter jeudi prochain, et que sa ligne est « la seule garante de l’unité », face à « un risque de scission » du parti si Olivier Faure gagne. 1. Le vote des adhérents compte pour deux tiers dans la composition du Conseil national, le reste étant obtenu par les élections des premiers secrétaires fédéraux. « Je ne suis pas candidat à ma succession » pour représenter La France insoumise à la présidentielle de 2027, a annoncé Jean-Luc Mélenchon sur France 2 jeudi soir. Il a même affirmé ne pas être
« partie prenante de la bataille pour [sa] succession », autrement dit ne pas désigner d’héritier. « Si quelqu’un réussit à se faire aimer, dans l’émulation plutôt que la compétition, alors ça viendra tout seul » pour le choix du candidat, a-t-il estimé. Le leader de LFI pourrait toutefois n’avoir pas totalement fermé la porte à une nouvelle aventure présidentielle : il a en effet déclaré que
« ce sont les circonstances qui font les candidatures. »