Viol à Beausoleil : elle obtient justice sept ans après
Pauline (1), 24 ans, a patienté sept ans avant d’obtenir justice. Elle avait 17 ans au moment du viol, sombre épilogue d’une soirée festive dans un appartement de Beausoleil, le 6 décembre 2015. À l’issue de deux jours de débats devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes, Jorge Machado, 30 ans, qui comparaissait libre, a été reconnu coupable de viol en état d’ivresse. L’altération de son discernement, séquelle d’un grave accident de la route, a été prise en compte. Il a été condamné à six ans de prison avec une incarcération différée, sanction prononcée par la présidente Emmanuelle De Rosa. Le jeune homme dispose de dix jours pour interjeter appel. Me Yolaine Breyton-Dufau, partie civile, exprime un regret au nom de la jeune femme : « Qu’il n’y ait pas eu une reconnaissance pleine et entière du viol. » L’accusé le pouvaitil ? Un grave traumatisme crânien a provoqué des troubles cognitifs. Les experts ont conclu qu’il avait une altération du discernement au moment où il a violé Pauline pendant son sommeil.
« Une femme courageuse »
Peu avant, Pauline avait demandé à Thomas, l’organisateur la soirée, si elle pouvait allait se coucher dans l’une des chambres. Elle dormait, quand soudain, elle a été réveillée par l’agression de Jorge Machado. La jeune femme avait alors bondi et alerté ses amis, leur expliquant ce qu’elle venait de subir. De manière incompréhensible, aucun n’avait pris la mesure du traumatisme de Pauline, certains cherchant surtout à minimiser la situation, d’autres la montrant du doigt. « C’est une femme courageuse, déterminée, qui voulait que la honte change de camp », souligne Me Breyton-Dufau.
Pour les avocats de la défense, Me Romain Vallier et Me Jean-Yves Garino, leur client « fragile » n’avait pas les moyens intellectuels de percevoir l’absence de consentement de la victime. Un avis que ne partageait pas l’avocate générale Mégane Nomel, qui avait requis huit ans d’emprisonnement.
1. Le prénom a été modifié.