PLUS VRAIE
Ils ont fait pleurer le Président. Pas parce qu’ils agitent la menace d’un mouvement social inédit contre la réforme des retraites. Ou parce qu’ils accusent son épouse de faire le jeu du RN sur l’uniforme à l’école. Non, eux, s’ils ont fait pleurer le Président, c’est parce qu’ils l’ont interrogé sur la disparition de sa grand-mère Manette (1). Aguerri à l’exercice de l’interview, il n’attendait pas cette question. Aucun reporter politique ne se serait aventuré à la lui poser. Mais ils sont comme ça les Papotins. Sans langue de bois, directs et désinhibés, ils abordent l'autre – quel que soit son rang social, sa couleur ou son âge – avec la même fraîcheur. Sans retenue. Sans le retenir. Bienvenue dans leur univers, celui de l’autisme. Un monde que la plupart d'entre nous ne connaissons pas. Ou plus. Car il était probablement assez proche de celui dans lequel nous évoluions lorsque nous étions encore de jeunes enfants, capables de créer des liens affranchis de tout jugement réducteur. Avons-nous la nostalgie, plus ou moins consciente, de cette parenthèse enchantée ? Rêvons-nous secrètement d'une société décloisonnée ? Plus « vraie » ? Ces journalistes « pas comme les autres » nous acculent à dire la vérité, rien que la vérité. Et nos yeux s’embuent, soulagés du fardeau des faux-semblants. Même les yeux du Président. 1. Emmanuel Macron, après de nombreuses autres personnalités, rencontrait, il y a quelques semaines, Les Papotins. Une cinquantaine de personnes autistes de tous âges - mais préférant se revendiquer comme « atypiques »- qui se réunissent tous les mercredis depuis plus 30 ans pour préparer la rédaction du journal éponyme.
Les experts Phytoresearch vous répondent au 01 84 20 63 19 ou sur