Immobilier : une année au beau fixe
Acquis par Artcurial en 2017, le groupe immobilier John Taylor établi dans vingt-cinq pays a fait sa plus belle progression en 2022 sur le littoral méditerranéen. « Le sud de la France et Monaco ont été, à notre surprise, la zone la plus dynamique pour John Taylor dans le monde l’an passé. C’est là où il y a eu la plus forte progression d’activités », assure Nicolas Orlowski.
« Des problèmes de stock »
Si en 2020, la dynamique immobilière était vers la Suisse à la sortie du confinement, les résultats enregistrés l’an passé montrent que la French Riviera a pris le leadership. En chiffres : les activités immobilières enregistrées de Saint-Tropez à Monaco en 2022 sont en hausse de 40 % par rapport à 2021. « L’année 2021 était particulière car encore dans la pandémie, mais si l’on compare avec 2019, nous sommes tout de même en progression de 15 % ». Dans ce sillage, la demande de location de biens de luxe pour de longues durées « a explosé » dans le secteur, pour des clients voulant s’y établir pour deux, trois ou quatre mois.
En 2022 d’ailleurs, l’agence John Taylor de Monaco se classe à nouveau dans le top 3 des agences du groupe dans le monde entier, en termes de chiffre d’affaires.
« Que ce soit à Monaco, à Saint-Tropez ou dans tout l’arrière-pays, nous faisons face à une clientèle européenne et internationale qui cherche des maisons secondaires, voire des maisons principales. Par exemple, nous avons une cinquantaine de clients à Paris qui ont vendu leur résidence dans la capitale, pour un bien plus petit. Et avec le gain financier, se portent acquéreurs de résidences dans le Sud », continue le patron d’Artcurial. Si bien que les équipes ont été confrontées à des « problèmes de stock » notamment dans l’arrière-pays, où la demande était plus forte que l’offre. « On vend tellement de propriétés, qu’il y a une montée très forte des prix pour une clientèle très large et peu de biens. Pas seulement des demeures pour milliardaires. Mais aussi des maisons à 1 ou 2 millions d’euros, ce qui représente beaucoup d’argent ». Si Nicolas Orlowski confirme que les instances administratives sont aujourd’hui « extrêmement vigilantes sur les métiers de l’immobilier » eu égard à des avoirs possédés en France par des oligarques russes, l’absence de cette clientèle venue de Moscou n’a pas fait – pour autant – chuter le business.
« Dans nos domaines, nous constatons que l’absence de la clientèle russe a été remplacée à 100 % par une clientèle américaine, qui fait un retour très fort, à tous niveaux et crée une dynamique dans les ventes d’art, de collections ou de maisons dans le sud de la France. C’est LE phénomène de l’année 2022. Les Américains se sentent forts, riches. On annonçait la mort du dollar, ce n’est pas vraiment le cas ».