À Tende, on cherche toujours un pharmacien
L’annexe pharmaceutique prévue dans la commune de la Roya, privée d’officine depuis plus d’un an et demi, n’a pas encore pu ouvrir ses portes, faute d’avoir trouvé un professionnel.
Les Tendasques vont devoir faire preuve d’encore un peu de patience. Le projet tant attendu d’ouverture d’une annexe pharmaceutique dans le village, où l’ancienne pharmacie a définitivement fermé ses portes en juin 2021 à la suite de la tempête Alex et de la crise sanitaire, n’est pas encore prêt à aboutir. Bien qu’il ait été validé en mai 2022 par les services de l’État - une première en France - et qu’un local, situé place de la Résistance, ait été trouvé depuis plus d’un an, il manque encore l’essentiel pour que le commerce puisse ouvrir ses portes : à savoir, un pharmacien.
« Même si le poste est bien pourvu, il y a tout un projet de vie autour »
« On a prévu avec mon adjointe de faire tourner l’annexe à trois, explique Xavier Durif, le gérant de la pharmacie de Breil-sur-Roya, dont l’annexe dépendra. Mais on ne va pas se mentir, recruter un pharmacien n’est pas simple aujourd’hui. En France, il y a une pénurie. Le marché est très tendu, il y a de moins en moins de candidats. Il suffit de regarder dans les facs, il y a des places vacantes même en
seconde année, ce qui veut dire qu’on continue de creuser le déficit… »
Une situation commune à tous les métiers de la santé, « et comme il
y a de moins en moins de professionnels, il y a une surenchère ou des volontés d’avoir autre chose », poursuit Xavier Durif. « Même si c’est un poste bien pourvu au niveau
financier, car c’est très raisonnable au niveau du salaire, il n’en demeure pas moins qu’il y a tout un projet de vie qui se construit autour. Il faut quelqu’un qui accepte a minima de s’installer dans la vallée, il y a souvent le problème du conjoint qui se pose aussi… Mais il n’y a pas que nous, sur le littoral aussi beaucoup de pharmacies cherchent des employés et n’en trouvent pas pour diverses raisons », détaille-t-il encore. Précisant toutefois que quelques pistes sont à l’étude. « Mais ça demande du temps car il y a aussi de la formation derrière… » Et cela a un coût.
Un investissement de plus de 50 000 euros
Car si le salaire du pharmacien recruté sera bien pris en charge par l’Agence régionale de santé (ARS) et la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) une fois l’annexe ouverte, pour l’heure, Xavier Durif supporte seul les investissements liés à ce projet d’utilité publique. « Entre le loyer du local depuis un an et demi, les frais inhérents à celui-ci et le service de livraison de médicaments à domicile lancé avec La Poste, la pharmacie de Breil-sur-Roya a investi un peu plus de 50 000 voire 60 000 euros depuis le début de ce projet », indique