Monaco-Matin

Un chien empoisonné dans les jardins Biovès ?

Il y a dix jours, Sephora, petite chienne de 2 ans, est morte en présentant tous les symptômes d’un empoisonne­ment. De quoi créer l’émoi sur Facebook et soulever nombre d’interrogat­ions.

- GAELLE BELDA gbelda@nicematin.fr

Le « post » avait fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Mauricia disait toute sa peine et sa colère mêlées après la mort du joli Cavalier King Charles de sa fille Sophie. « Attention : une personne ou des personnes mal intentionn­ées pour nos amis les bêtes mettent dans le quartier des jardins Bioves de la mort-aux-rats », avait-elle mis en garde. S’en sont suivis toute une série de messages de compassion, beaucoup de questions et des rumeurs.

Il y a ceux qui assènent qu’il faut porter plainte. Ceux qui assurent qu’il y a eu d’autres cas. Et ceux qui soufflent que la mairie a enclenché un processus de dératisati­on et qu’il faudrait peut-être se rapprocher d’elle pour en savoir davantage… De la rumeur aux soupçons, il n’y a qu’un pas. Des clarificat­ions s’imposent.

Un diagnostic difficile

Au commissari­at, déjà, aucune plainte ou main courante n’a été déposée pour un cas d’empoisonne­ment. Du côté des vétérinair­es, ce n’est pas non plus quelque chose de courant. « J’ai entendu parler de cette histoire et je me demandais justement si les confrères avaient eu des cas… Moi, non », confie une vétérinair­e du centrevill­e. Plusieurs cliniques font la même réponse. « C’est, en plus, quelque chose de difficile à diagnostiq­uer. L’effet du poison est lent et le chien peut l’avoir ingéré une semaine avant ses premiers symptômes. Enfin, même si on a un antidote, quand les signes sont suffisamme­nt francs, il est souvent trop tard

pour qu’il soit efficace », détaille un autre.

Il faudrait attraper l’animal sur le fait pour pouvoir le sauver. Le vétérinair­e confirme : «Ilyadesacc­idents, des gens qui mettent des produits dans leurs greniers et sur lesquels leur animal peut tomber. Ils nous les amènent de suite, on les fait vomir, on a tout un protocole, on utilise de la vitamine K, etc. Et ça peut bien se passer. »

Dans le cas de Séphora, impossible de déterminer où et quand elle aurait croqué dans du poison. « Elle

était très gourmande », souffle Sophie. « C’était la petite chienne de ma fille de 22 ans, partie faire ses études à Bordeaux. J’ai moi-même un autre chien. J’ai l’habitude de les promener en laisse. Sephora, avait tendance à croquer dans tout ce qu’elle trouvait… Il suffit de tourner la tête deux secondes et on ne voit pas sur quoi elle a jeté son dévolu. »

Un parcours fixe

Impossible, pour elle, que ce se soit passé à domicile. « J’ai quatre animaux, des enfants petits, je ne

mets pas de mort-aux-rats à la maison. Même les produits ménagers sont planqués. » Son parcours ? Avenue Victor-Hugo, avenue Massena, Jardins Biovès. Parfois elle marche jusqu’au Bastion, mais c’est plus rare. Les derniers jours, elle n’aurait pas pu l’emmener aussi loin. « Elle était fatiguée. Elle avançait très doucement. C’est ce qui nous a poussés à consulter. La prise de sang a révélé l’empoisonne­ment. Elle a été hospitalis­ée du mardi au vendredi, où elle s’est éteinte… »

La clinique concernée confirme qu’il est « complexe de récupérer un animal dans cet état ». Ils ont tout essayé. Cependant, ils n’ont pas eu d’autres cas similaires dans la même période. Ce qui n’empêche pas la vigilance… Sophie rebondit : « Depuis que notre petite chienne est partie et que les gens en ont entendu parler, dans le quartier où je me promène, plein de gens me répètent que c’est déjà arrivé et récemment… »

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Sophie promenait Séphora dans les jardins Bioves quasi quotidienn­ement.
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(Photos Jean-François Ottonello et DR)

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