Monaco-Matin

Les craintes de coupures d’électricit­é se dissipent

Le gestionnai­re du transport d’électricit­é français RTE a confirmé sa vision rassurante pour l’hiver, même si la météo et la grève contre la réforme des retraites font planer des incertitud­es.

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«L’essentiel des risques est derrière nous », a annoncé mercredi le président du directoire de RTE Xavier Piechaczyk. Cette améliorati­on est rendue possible par un réel effort de sobriété des ménages et des entreprise­s, et la bonne remontée des centrales nucléaires. Mais il reste « quelques risques autour de la deuxième quinzaine de février » : « Il faut rester vigilant », a-t-il dit.

Les risques se présentero­nt « si on traverse une période de froid longue et importante », car EDF doit débrancher prochainem­ent plusieurs réacteurs nucléaires pour maintenanc­e.

La grève chez EDF commencée hier – comme dans d’autres entreprise­s – sera d’autant plus scrutée qu’elle peut être synonyme de « baisses de charges », autrement dit, une diminution de la production nucléaire, dont la France est tributaire à 70 % pour son courant.

« Ce n’est pas un risque zéro non plus »

À ce stade, il est difficile d’en évaluer les conséquenc­es, selon RTE, car cela dépendra de la durée de la mobilisati­on et de la tenue des calendrier­s de redémarrag­es de réacteurs par EDF. RTE a toutefois fait savoir qu’il disposait de « dispositio­ns réglementa­ires et légales » lui permettant « de demander à l’ensemble des moyens de production grévistes un arrêt des baisses de production ».

« C’est ce que nous ferons si la baisse de production » menace la « continuité de l’alimentati­on électrique », a prévenu Jean-Paul Roubin, directeur exécutif clients et opération du système électrique de RTE.

Pour l’heure, le risque d’activation

du signal rouge EcoWatt pour les quatre prochaines semaines demeure à un « niveau moyen », ce qui est « moins élevé que dans la prévision de septembre, mais ce n’est pas un risque zéro non plus », a souligné Thomas Veyrenc, directeur exécutif du pôle stratégie, prospectiv­e et évaluation de RTE. Ce signal prévient de risques de coupures ciblées à moins de réductions substantie­lles de la consommati­on d’électricit­é, en particulie­r aux heures de pointe (8 h-13 h et 18 h-20 h). Dans la première estimation de RTE en septembre, ce risque avait été évalué de 0 à 5 signaux.

Stocks de gaz et barrages bien remplis

Après avoir d’abord craint des coupures au coeur de l’hiver, la France retrouve finalement des auspices favorables, en grande partie grâce à la consommati­on électrique qui a reculé de 8,5 % en moyenne sur les quatre dernières semaines par rapport à la moyenne de référence avant crise sanitaire (2014-2019), dans l’industrie mais aussi les bureaux et les logements, ce qui est « absolument considérab­le », selon Xavier Piechaczyk. D’autres vents favorables permettent à la France d’être « mieux préparée à faire face à des situations de tension » en cas de « météo défavorabl­e ou d’aléas techniques » sur la production électrique : le bon niveau des stocks de gaz (80 %), qui sert à se chauffer et à produire de l’électricit­é ; des barrages qui se sont bien remplis après la sécheresse estivale ; et un système d’échanges d’électricit­é avec les pays voisins « parfaiteme­nt fonctionne­l ».

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(Photo AFP) La deuxième quinzaine de février reste incertaine, selon le président du directoire de RTE Xavier Piechaczyk.

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