Loi de programmation militaire : ce que Macron va présenter
Le Président annonce aujourd’hui les contours de la future Loi de programmation militaire 2024-2030, avec pour ligne directrice la « transformation des armées ».
C’est à Mont-de-Marsan (Landes) que les différentes armées en sauront plus sur leurs crédits respectifs pour la période 2024-2030, sur fond de guerre en Ukraine. Lors de son discours, ce vendredi, le président de la République va annoncer les grandes lignes de la Loi de programmation militaire (LPM), placée sous le signe de la « transformation des armées », indique l’Élysée.
Cette dernière devrait prendre le relais de celle de la période en cours (2019-2025) – qui avait mis fin à des années de coupes budgétaires avec une enveloppe globale de 295 milliards d’euros – en poursuivant l’effort financier en matière de défense. La future LPM devrait reposer sur 4 pivots de transformation.
Souveraineté
Le premier porte sur le coeur de la souveraineté française, avec un effort significatif pour la modernisation des composantes de la dissuasion nucléaire, à laquelle 5,6 milliards d’euros de crédits de paiement seront maintenus. Cette souveraineté renforcée devrait également passer par le doublement du nombre de réservistes (40 000 actuellement) : « Nous devons avoir la capacité à mobiliser plus largement le reste de la nation lorsque c’est nécessaire », explique un collaborateur d’Emmanuel Macron. Concernant le Service national universel (SNU), l’Élysée informe qu’il devrait être généralisé sur « l’ensemble du territoire ».
Toujours sur le sujet de la souveraineté, l’Outre-mer bénéficiera « d’investissements supplémentaires dans les trois armées ». L’objectif ? « Disposer de forces de souveraineté renforcées pour pouvoir donner un coup de griffe à celui qui voudrait s’en prendre à nos intérêts », explique l’Élysée, dans une allusion à peine voilée à la Chine.
Haute intensité
Le second axe de cette LPM est celui de la haute intensité : « Lors des dernières décennies, nous avons eu des armées qui ont été engagées dans des contextes parfois durs. Ce n’est pas nouveau, mais la différence est que la ‘‘haute intensité’’ peut être imposée dans le cadre d’un conflit interétatique. »
Pour se préparer à ce type d’affrontement, un certain nombre d’objectifs capacitaires sont à réaliser, « en comblant les lacunes dans le domaine des drones, en développant des munitions télé-opérées et en réalisant un
effort dans le domaine de la défense sol-air », précise l’Élysée.
Espaces communs
Avec le domaine maritime, l’espace exo-atmosphérique et le cyberespace, les espaces communs occupent le troisième pivot stratégique. Immenses ou sans obstacle physique, ces derniers sont moins régulés. L’objectif sera d’augmenter la résilience et les capacités de défense françaises.
Partenariats
Enfin, le dernier pilier repose sur les partenariats. Pour cela, la France devrait compter sur la fiabilité de l’Otan ou encore sur la montée en puissance de l’Europe de la défense, assure l’Élysée:« Avec la guerre en Ukraine, nous avons fait de gros progrès sur cette thématique. »
NICOLAS CUOCO