Maël, ex-harcelé : « J’allais au collège la boule au ventre »
S’il vit aujourd’hui à Marseille, où il exerce le métier d’animateur périscolaire, Maël, 21 ans, garde de ses années azuréennes des souvenirs mitigés. D’abord harcelé à l’école primaire SaintRoch à Nice, cet homme gay a vécu l’enfer pendant six mois en classe de sixième, au collège de Puget-Théniers. « C’était des insultes classiques : ‘‘Espèce de pédale, t’as envie de te faire enc..., ne t’approche pas de nous’’ », raconte-t-il. La plupart du temps, c’est son grand frère, de trois ans son aîné, qui le défendait. « Ça finissait souvent en bagarre. »
« Ils ont mis un coup de pression à mes harceleurs »
Il ne se souvient pas de brimades physiques, jusqu’au jour où il s’est violemment rebiffé après qu’un élève l’a insulté dans la rue, près de chez lui. « On sortait du car scolaire, je remontais dans mon village, à Villars-sur-Var, et j’ai entendu : ‘‘Putain, j’ai la pédale juste devant moi’’, alors que le garçon était accompagné de sa mère », raconte-t-il. Résultat : c’est la maman de l’élève blessé par Maël qui demande des comptes, poussant l’établissement scolaire à réagir, alors que la rixe avait eu lieu en dehors du collège. Maël reconnaît aujourd’hui que la direction a pris les bonnes décisions. « Ils ont mis un coup de pression à mes harceleurs. » « J’allais au collège la boule au ventre », résume-t-il, tout en reconnaissant être, à l’époque, encore en questionnement sur sa sexualité gay, désormais assumée. Une fois en filière arts à Nice, les choses se sont naturellement apaisées.
Futur formateur Bafa pour une association de cadres de l’animation et des loisirs, il espère pouvoir monter des ateliers sur les discriminations, histoire de boucler la boucle de son histoire.