Près de 80 000 euros de bijoux non restitués... mais le prévenu est relaxé
Absent mais représenté par son conseil, un ressortissant italien, demeurant à Vallecrosia, devait comparaître devant le tribunal correctionnel. Il était soupçonné d’abus de confiance portant sur une restitution partielle de l’intégralité des bijoux confiés par un créateur de joaillerie en 2014. Ce sont quatorze pièces d’orfèvrerie, d’une valeur approximative de 80 000 euros à l’époque, qui avaient été remis au commissionnaire concerné afin de les exposer pour un événement consacré à la bijouterie d’exception. Un simple contrat consensuel scellait l’accord de montrer et vendre en Principauté les précieux bijoux remis. Plus aucune nouvelle par la suite. Inquiète, la victime faisait une relance en 2016 pour obtenir paiement et restitution. Restitution qui intervenait pour huit éléments, sans retour du certificat d’authenticité. Ni de la moindre somme d’argent…
« La société prêteuse portait plainte, relate le président Florestan Bellinzona au cours de
(*) l’instruction du dossier. Elle avait cessé toute activité entretemps et ses représentants n’étaient pas très clairs sur leurs griefs. Ils faisaient état d’une histoire de coffre-fort où personne ne connaissait le contenu tout en étant confronté à l’impossibilité de l’ouvrir. Quant au prévenu, il n’avait aucune souvenance de la remise des bijoux, même s’il se rappelait avoir eu des contacts avec le plaignant. Toutefois, il estimait ne pas être l’unique détenteur de la clé de l’armoire blindée et de l’argent aurait bien été versé au créateur de joaillerie. »
Quatre mois de prison requis
Cependant, le demandeur n’est pas d’accord sur les faits relatés. « J’ai été trop crédule, annoncet-il à la barre, et je peux assurer que des certificats avaient été établis. » Me Xavier-Alexandre Boyer relaie la partie civile pour informer le tribunal sur des faits simples. « Malgré les relances de mon client on en restera à la restitution partielle sans certificat originaux pour prouver la valeur des pierres précieuses. Un gérant de paille est à la tête de la société en question qui n’a aucun siège et dont la comptabilité avait disparu.
En fait, le véritable administrateur est le prévenu et les bijoux détournés ont été aperçus dans une bijouterie de Vintimille. Cela démontre une intention volontaire de conserver ces joyaux par l’apport d’une opacité totale. Nous réclamons, tout préjudice confondu, la somme de 97 391 euros. »
Le premier substitut Valérie
Sagné sera expéditif dans ses réquisitions. « Le prévenu n’a pas rempli le contrat ni remis les bijoux. C’est un abus de confiance : quatre mois de prison ! » Le tribunal a plutôt prononcé la relaxe du prévenu. Il a motivé sa décision par un contrat non établi avec une personne physique.