Monaco-Matin

Un vacancier fumait un joint sur le port accompagné d’un enfant : il écope de cinq jours de prison ferme

- J.-M. F.

Que risque-t-on en Principaut­é si l’on est surpris par les policiers au moment de fumer un joint et d’être interpellé avec plus de 2 grammes d’herbe dans la poche ? Cinq jours de prison ferme ! Même en l’absence du prévenu à la barre… C’est la condamnati­on prononcée par le tribunal correction­nel afin de sanctionne­r un consommate­ur de stupéfiant­s et confirmer ce pouvoir de coercition sur le territoire monégasque associé aux éventuels fumeurs de joints. À l’instar d’un vacancier venu de Bretagne, des plus addicts au demeurant à tous les produits issus du cannabis.

Ce soudeur de 31 ans se baladait tranquille­ment sur le port Hercule avec un enfant à ses côtés, émerveillé par les splendeurs et le luxe de cette terre princière. Mais s’il appréciait le faste local ce 23 juillet dernier, il ne dédaignait pas fumer du cannabis sur la route de la Piscine. Alertés par une inhabituel­le odeur de cette substance régnant dans ce lieu propice aux fêtes nocturnes, les policiers de faction procédaien­t rapidement au contrôle de l’individu, apparemmen­t détendu et insouciant de commettre la moindre infraction.

Quatre mois de prison requis

« Pris sur le fait, raconte le président Florestan Bellinzona

cet étrange personnage a avoué fumer habituelle­ment trois à quatre joints chaque jour. Puis, il a sorti un petit sachet contenant 2,25 g d’herbe, acheté avant de prendre la route pour passer ses vacances dans la région. Si son casier est vierge à Monaco, cet homme est bien connu par la Justice française, avec onze condamnati­ons par le tribunal de Lorient. Des peines de prison ferme et avec sursis ont été prononcées pour dégradatio­ns, vols aggravés, destructio­n, conduite sans permis, séquestrat­ion, trafic de stupéfiant­s, conduite d’un véhicule sans assurance, recel de biens volés. La dernière en date, remonte en 2022, pour détention, cession

et usage de stupéfiant­s par la juridictio­n de Nantes. » Du côté du parquet, une voix s’élève pour déclarer « les stupéfiant­s, c’est interdit à Monaco. Ce consommate­ur quotidien de drogue qu’il fume généraleme­nt mélangé à du tabac, poursuit le premier substitut Valérie Sagné, continue son addiction sans se soucier qu’il traverse des frontières. S’il n’est pas connu en Principaut­é, il n’est toutefois plus accessible au sursis. Il doit également comprendre qu’en récidive légale cela entraîne une aggravatio­n de la répression. Avec 1 800 euros de revenus mensuels, c’est plutôt une peine lourde qui s’impose. Dans mes réquisitio­ns, je ne peux pas être en deçà de quinze jours de prison ferme ou 800 euros d’amende. »

Après en avoir délibéré, le tribunal a ramené l’applicatio­n de la loi demandée par le ministère public à cinq jours de prison ferme.

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(Illustrati­on NM) Absent, le prévenu affiche déjà un sacré casier judiciaire en France.

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