Nice : dix ans de réclusion pour avoir violé sa concubine
Un homme de 48 ans, coupable d’avoir imposé un rapport sexuel à sa compagne en mars 2020 puis de l’avoir harcelée, a été condamné vendredi par la cour d’assises de Nice.
D «epuis la nuit du 7 au 8 mars 2020 à Nice, une nuit de ténèbres, la vie de ma cliente s’est arrêtée. Elle a eu le courage d’aller jusqu’à ce procès pour pouvoir reprendre le cours de sa vie. » Me Laurent Nicolas, partie civile, a porté la voix de Laurence 52 ans, une femme visiblement brisée par une relation toxique. « Venir devant la cour d’assises était un acte de survie, le début d’une reconstruction », souligne encore son conseil. Miguel Bara, 48 ans, professionnel du bâtiment, a été reconnu coupable du viol en état d’ivresse de sa concubine, soit deux circonstances aggravantes, mais également de violences et de harcèlement. Pour sanctionner ce crime et ces deux délits, l’avocate générale Laetitia Pons avait demandé, vendredi après-midi, à la Cour et aux jurés, de le condamner à dix ans de réclusion.
Étouffée avec un coussin
La magistrate a rendu hommage à la victime, souvent « tremblante », souvent « en pleurs » : « Je la remercie d’avoir eu le courage de parler. Elle a fait le premier pas.
À notre tour de poursuivre. » Après vingt-sept ans de mariage, Laurence, cadre supérieure, s’était retrouvée célibataire. Sa relation
avec Miguel Bara, un chef de travaux rencontré en 2016 dans un casino, s’est poursuivie pendant quatre ans, même s’ils n’ont jamais
habité ensemble, la victime vivant à Toulon. Ivre le soir des faits, l’accusé l’a étouffée avec un coussin et lui a imposé un rapport sexuel. Dès le lendemain, Laurence faisait constater des traces de coups à un médecin. À la fin du confinement, deux mois plus tard, elle déposait plainte.
« Je suis allé trop loin »
Entre-temps, elle s’était filmée pour assouvir les fantasmes de l’accusé. Ce que Me Patrick Ladu, en défense, a qualifié de « comportement ambigu », tout en admettant le traumatisme qu’a pu causer son client avec ses appels téléphoniques incessants.
« Je suis allé trop loin, je m’en veux », avait avoué l’accusé à un proche, tout en envoyant des messages insultants et dégradants à celle qui le fuyait. « Je suis déboussolé. Je te demande pardon pour le mal que je t’ai fait et je te souhaite le meilleur pour la suite », a répété l’accusé, depuis le box, tout en tentant de minimiser la contrainte et la violence dont il avait usé la nuit des faits. La présidente Emmanuelle De Rosa a prononcé la sentence après deux heures de délibéré : dix ans de réclusion.