Var : un vaste trafic de pots catalytiques démantelé
Les métaux présents dans cette partie des véhicules valent plus, beaucoup plus, que de l’or. Sept personnes, soupçonnées d’être à l’origine de dizaines de vols, ont été interpellées à La Seyne.
Quand, en fin d’année dernière, les premières plaintes pour des vols de pots catalytiques ont commencé à affluer, les policiers de La Seyne ne s’attendaient pas à découvrir un trafic d’une telle ampleur. Très vite, elles se sont comptées par dizaines sur leur seule circonscription, qui inclut également Saint-Mandrier. Puis, leurs collègues du commissariat de Sanary, de l’est du département, mais aussi les gendarmes compétents à l’ouest, leur ont fait remonter des faits similaires. Une collaboration entre tous les services concernés s’est mise en place. À la faveur d’un flagrant délit réalisé fin novembre à la gare de La Seyne, l’enquête qui a suivi a permis de remonter à un groupe d’auteurs présumés, basé dans la deuxième ville du Var. Et ce mardi matin, trente-cinq fonctionnaires seynois ont procédé à l’interpellation de sept personnes, quatre hommes et trois femmes, âgés de moins de 30 ans à la petite quarantaine, dans des caravanes stationnées dans le quartier des Sablettes, près de véhicules vus sur des enregistrements de vidéosurveillance. Dans les habitacles, ils ont découvert 87 pots.
Entre 2 et 7 g de deux métaux rares par pot
Deux enfants de 2 et 6 ans étaient également présents. Lors de leur placement en foyer, une pochette contenant 39 000 euros a été découverte dans le lange du bébé, ainsi que des bijoux
en or, dont on ne connaît pas, pour l’heure, l’origine. Les enquêteurs suspectent que la bande prévoyait de repartir vers les pays de l’Est pour écouler la marchandise.
Ce business semble particulièrement lucratif. Les pots catalytiques contiennent en effet entre 2 et 7 g de deux métaux rares : le palladium, dont le
cours est équivalent à celui de l’or, mais, surtout, le rhodium, qui se négocie entre dix et quinze fois plus cher ! Avis aux propriétaires de Toyota Prius : les pots qui équipent ce modèle sont ceux qui en contiennent le plus et ils sont donc particulièrement prisés…
Trafic et recel en bande organisée
Lucratif en effet, à condition d’oser risquer 15 ans d’emprisonnement. C’est ce qu’encourent aujourd’hui six de ces individus (une femme a été libérée). Après 96 heures de garde à vue, ils ont finalement été déférés au palais de justice de Toulon, en vue d’une mise en examen pour trafic et recel en bande organisée. Une information judiciaire est ouverte, pour tenter notamment de savoir si d’autres faits peuvent leur être reprochés et pour essayer d’établir des connexions avec l’étranger.