Monaco-Matin

Cerrone TOUJOURS EN PISTE

Présent à Cannes pour le Midem +, où il a annoncé la sortie d’un nouveau titre avant de se produire en DJ set, le roi du disco déborde d’anecdotes. Et de projets assez surprenant­s. Morceaux choisis.

- JIMMY BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr

On l’avait croisé en juillet dernier, avant une date à la Pinède Gould de Juan-les-Pins. Lui qui déboulait autrefois avec sa batterie fait désormais le show derrière les platines. Avec bien plus de plaisir qu’il ne l’imaginait lorsqu’il s’est mis à « faire le DJ ». Invité pour l’édition du renouveau du Midem (Marché internatio­nal du disque et de l’édition musicale), rebaptisé Midem +, Marc Cerrone (70 ans dont 50 ans de carrière, pour 30 millions de disques vendus), pas avare de son temps au bar de l’hôtel Gray d’Albion, a replongé pour nous dans ses souvenirs. Sans se priver de regarder vers le futur.

Fasciné par le batteur de Jimi Hendrix

« Un soir, j’ai fugué de chez moi, en banlieue parisienne, pour aller à l’Olympia. Je devais avoir quinze ans, je suis rentré à pied après avoir vu Jimi Hendrix. C’était mon premier concert. Quand j’ai vu le batteur, wow ! Ça a changé ma vie...»

Un boeuf avec Stevie Wonder au Whisky à gogo

« En venant ici, je me suis souvenu d’un Midem, en janvier 1973. Avec mon groupe, Kongas, on était chez Barclay et on nous avait fait jouer au Whisky à Gogo. À l’époque, et c’est revenu aujourd’hui, les artistes collaborai­ent beaucoup. Dans la salle, il y avait un mec qui s’appelait Stevie Wonder. Et j’ai eu l’honneur de jouer avec lui. C’était l’une de mes premières scènes, avant de rentrer dans le showbiz. »

Samplé à tour de bras

« En 1982, je me suis retrouvé associé au succès des rappeurs de Run DMC. Ils ont samplé mon jeu de batterie tiré du morceau Rocket in the Pocket, un rythme afro-rock. Par la suite, il y en a eu tellement, de McCartney à Lionel Richie en passant par Pink ou les Daft Punk. Tout cela a permis à mon son de se perpétuer. »

Des production­s retaillées pour les DJ sets

« En octobre dernier, j’ai sorti l’album Cerrone by Cerrone. Ce sont de nouvelles production­s de mes titres les plus célèbres. Quand j’ai commencé à faire des DJ sets, je trouvais que mon son était un peu vieux. Au fur et à mesure, j’ai un peu modelé mes titres, en empruntant certains codes des DJs actuels. J’ai voulu avoir un seul chanteur, Brendan Reilly, pour avoir un concept, une sonorité. »

Pas excité par l’intelligen­ce artificiel­le dans la musique

« J’aime composer, j’aime me rappeler pourquoi j’ai mis cette guitare ici, pourquoi j’ai changé des choses... Si on m’enlève ce plaisir, je deviens un voyeur. Comme ceux qui regardent des vidéos de sexe. Moi, j’ai pas envie de les regarder, j’ai envie de participer. C’est un peu n’importe quoi. Certains vont oser, mais ça ne m’intéresse pas. »

Des collaborat­ions prêtes à sortir...

« En 2020, j’avais collaboré sur un morceau (Expérience, ndlr) avec le rappeur Laylow. Puis, l’été dernier, j’ai sorti un titre avec l’Allemand Purple Disco Machine (Summer Lovin’). J’en ai quelques autres qui sortiront en 2023. Il y en a un notamment avec l’Anglais Jamie XX, pour le printemps, avec un sample de la voix de Lauryn Hill. Quand j’ai dit que je ne le connaissai­s pas, on m’a regardé comme un abruti, comme un vieux de mon âge. Effectivem­ent, il a des titres écoutés des centaines de millions de fois ! »

... Et un projet avec Marc Lavoine

« Alors ça, c’est un scoop : je vais faire quelque chose avec Marc Lavoine. On a des amis en commun et il y a deux mois, il m’a appelé pour déjeuner. Il m’a expliqué qu’il était embarqué dans une tournée de 120 dates. Et au bout d’un moment, il m’a dit qu’il finissait son tour de chant avec Give me Love ! Je lui ai demandé comment il s’y prenait, s’il se mettait en tutu rose... En fait, sur la chanson, il a placé les textes d’un autre titre à lui (Je me sens si seul). Il m’a proposé de venir jouer de la batterie, pour faire la surprise pour sa scène parisienne au Palais des congrès (en décembre dernier). Cela nous a donné envie de composer ensemble. On verra où ça peut aller. »

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