Monaco-Matin

Ogier tient la corde

- GIL LÉON

C’était l’autre grand absent du week-end. Hier, le toujours redouté juge de paix des Alpes-de-Haute-Provence manquait à l’appel. Comme le tenant du trophée, Sébastien Loeb, depuis le départ de ce 91e Rallye MonteCarlo.

On veut parler du col de Fontbelle, bien sûr. Le fameux sommet situé entre Sisteron et Digne-les-Bains figurait bel et bien au menu initial. Mais ce monument du « Monté » a été rayé de la carte d’un trait de plume par la préfecture du 04, juste avant la validation du parcours. Route trop dangereuse, paraît-il... Hier, en regardant le combat des chefs se dérouler sur un ruban d’asphalte entièremen­t sec, digne du Tour de Corse, ou presque, on a forcément repensé aux six bornes de glace vive de cette ascension tapie dans l’ombre où les deux sacrés « Seb » de la planète WRC avaient joué au chat et à la souris, l’an dernier.

Monsieur Propre

Pneus neige ou gommes slicks ? Inutile de se triturer les méninges quant au choix des boudins les plus efficaces, cette fois.

Du Fugeret à Entrevaux via Malijai, Sébastien Ogier s’est

contenté d’endosser sa tenue de technicien de surface. Le champion du monde puissance 8, bien parti pour marquer une neuvième fois de son empreinte les tablettes monégasque­s, veut absolument éviter de tomber dans le seul piège qui l’attend au tournant sous le soleil exactement. Il n’a pas oublié les crevaisons payées cash en 2022 ici et ailleurs. Surtout celle survenue dans l’avant-dernière spéciale de l’édition précédente alors que la victoire lui tendait les bras.

Par conséquent, pas question de faire bégayer l’histoire.

« L’important, c’était de garder le contrôle de la course en minimisant autant que possible la prise de risque », synthétise le leader au terme du jour le plus long (6 épreuves spéciales pour un total de 111,78 kilomètres sélectifs). « Ainsi, je me suis permis de lâcher un peu de temps dans certains virages où j’estimais la corde trop agressive, surtout de nuit (ES 14, ndlr). On a fait en sorte de rouler propre, quoi ! »

Perturbé la veille par une boîte de vitesses récalcitra­nte - l’échange standard fut accompli en 13 minutes chrono lors de l’assistance matinale ! - et par un système hybride capricieux, le « Monsieur Propre » du team Toyota n’a connu aucune alerte ce samedi. Résultat : il abordera l’ultime acte constitué de deux boucles de deux spéciales (Lucéram-Lantosque et La Bollène-Turini) avec 16 secondes de marge sur son coéquipier et successeur au palmarès du WRC, Kalle Rovanperä. Déchaîné, le digne héritier des Vatanen, Kankkunen, Makinen et compagnie s’est rapproché. Le couteau entre les dents, il a grappillé 20 secondes. Et maintenant ? Tentera-t-il le tout pour le tout face à un intermitte­nt jouant uniquement la gagne ? Ou préfèrera-t-il assurer des gros points importants pour la défense de son titre suprême ?

« À nous de faire le nécessaire dans le money-time », martèle un Ogier guère inquiet, semble-t-il. Parole d’expert...

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(Photo ACM/Joris Clerc) Sébastien Ogier, un leader vigilant.

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