Avantage Rovanperä
En octobre dernier, Kalle Rovanperä a fêté son premier titre mondial au lendemain de ses 22 ans. Le Finlandais mettait un grand coup de balai aux statistiques du WRC, puisque le plus jeune champion du monde se nommait jusqu’alors Colin McRae, titré en 1995, à 27 ans. Phénomène de précocité, débutant dans la catégorie reine avant même sa majorité, champion du monde trois ans avant que Sébastien Ogier ne goûte à son premier rallye WRC, le Scandinave à la bouille juvénile affole les compteurs.
Sur ce Monte-Carlo, il a été le seul à maintenir un semblant de suspense pendant ces quatre journées, titillant le Gapençais jusqu’au bout. Rovanperä termine ce rallye avec 23 points (grâce au bonus de la power-stage remportée), 6 spéciales dans la besace, la barre des 100 victoires en spéciales déjà dépassée, mais surtout un avantage psychologique sur la concurrence. « C’était une belle manche, nous pouvons être satisfaits avec cette deuxième place », s’est-il contenté de répéter plusieurs fois une fois revenu sur le port de Monaco, ajoutant qu’il avait « perdu un peu de temps en ouvrant la route, jeudi et vendredi ». Un argument que les écarts viennent corroborer, car le pilote Toyota a rattrapé la
moitié de son retard sur Ogier lors des deux dernières journées (passant de 36’’ à 18’’8). Quatrième l’an passé en Principauté - à 2’16’’ de Loeb - alors qu’il n’était encore qu’un jeune loup de la discipline, le fils de Harri (ex-pilote WRC dans les années 90-00) a bien grandi.
Neuville : « Pas de raison de tirer la sonnette d’alarme »
Victorieux de 6 rallyes sur 13 l’an passé, sur toutes les surfaces, il s’annonce comme le
grand favori à sa propre succession, puisque Sébastien Ogier continuera avec ce statut de pigiste de luxe. Mais la concurrence n’est pas pour autant abattue. « Il n’y a pas de raison de tirer la sonnette d’alarme », estimait Thierry Neuville (Hyundai), troisième hier et à la même place du championnat l’an passé. «La saison ne commence pas de la meilleure des façons, mais on a limité les dégâts. Et en fin de saison 2022, on était clairement au-dessus du lot et de Toyota, même sur asphalte ». Le Belge ne voulait pas se focaliser
sur le jeune prodige. « Il fait partie des deux principaux rivaux avec Elfyn (Evans). Et Tänak sera rapide aussi quand il sera bien dans sa voiture (Ford Puma), qu’il aura trouvé ses réglages ». En attendant, c’est bien Rovanperä qui prendra le départ du Rallye de Suède le mois prochain avec, déjà, une petite marge sur ses adversaires...