Monaco-Matin

Philippe Journo, l’homme qui valait plus d’un milliard

- E. G.

« S’il ne vous répond pas c’est qu’il est au bureau, comme toujours. Il travaille trop...» Philippe Journo serait un acharné du boulot. Ce sont ses propres enfants qui le disent. Le fondateur de la Compagnie de Phalsbourg leur a délégué l’enregistre­ment du message vocal de son portable. Hier, il ne sonne même plus, bascule directemen­t sur le répondeur... Le « titi parisien » aurait-il perdu sa voix ?

C’est ainsi que Le Monde le présentait dans un portrait publié en 2016. L’ascension fulgurante de cet as de la pierre qui aime jouer les mécènes méritait bien ça. Sa spécialité ? Les centres commerciau­x. Sa marque de fabrique ? Une architectu­re futuriste. En l’espace de 25 ans, sa « Compagnie » est devenue l’un des principaux acteurs, sinon le leader national de ce secteur immobilier. Et Journo, lui, s’est hissé dans le top 100 des plus grosses fortunes de France.

« Un côté Bernard Tapie »

L’homme, âgé de 62 ans, pèserait désormais la bagatelle de

1,3 milliard d’euros. Ce qui n’aurait en rien entamé ses manières. Directes et sans chichi. « Il est plutôt du genre à vous tutoyer d’emblée et à vous proposer d’aller manger un bout », confirment ceux qui l’ont côtoyé. « C’est vrai qu’il a un côté Bernard Tapie », reconnaît un de ses anciens partenaire­s d’affaires.

Comme lui, il a commencé en rachetant des sociétés en difficulté­s. Le jeune diplômé d’école de commerce qu’il est à l’époque les redresse et les revend, faisant au passage un joli bénéfice. D’abord une entreprise de textile avec l’argent que lui prête sa famille. Puis une société de location de tentes, un magasin de bricolage, une franchise de matériel hi-fi... jusqu’à ce que, en 1989, Philippe Journo fonde la Compagnie de Phalsbourg.

L’Atoll d’Angers, le Waves à Metz, Ma Petite Madelaine de Tours, c’est lui. Ici, dans le Sud, sa Compagnie porte le projet Iconic à Nice, mais aussi Ecotone ou encore l’ex-Open Sky à Sophia. Il aurait bien aimé rafler aussi le Vista Palace à Roquebrune, mais le tribunal de commerce lui a préféré un fonds d’investisse­ment qatari. « On ne peut pas lutter contre eux. C’est de la diplomatie », soufflait-il, amer, au journalist­e du Monde en 2016. Cette mauvaise expérience aurait-elle incité ce selfmade-man à arrondir les angles ? Pour l’heure, cet enfant de Tunis arrivé en France à l’âge de 7 ans est surtout décrit comme un homme exigeant, autant vis-à-vis de lui-même que de ses partenaire­s d’affaires.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco