Est-il vrai que les femmes seront pénalisées ?

Ses déclarations auront beaucoup fait causer. Le ministre chargé des relations avec le Parlement, Franck Riester, l’a reconnu lundi : les femmes sont « un peu pénalisées par le report de l’âge l’égal, on n’en disconvient absolument pas », a-t-il convenu sur Public Sénat / LCP/ Le Figaro.

« Les femmes, pour pouvoir atteindre leur durée de cotisation, utilisent, et c’est bien légitime, des trimestres validés par enfant. Ça leur permet d’accéder plus facilement aux trimestres minimum pour pouvoir valider une retraite sans décote », a détaillé M. Riester.

« Les trimestres par enfant ne jouent pas sur le report de l’âge, ils jouent sur la durée de cotisation. Sur ce point-là en particulier, elles sont un peu plus impactées que les hommes ».

Pour la génération 1980, les femmes devront travailler plus longtemps que les hommes. Cette déclaration vient corroborer les conclusions que le gouvernement a présentées. Il s’agit d’une étude d’impact de ce projet de loi. L’âge moyen de départ devrait passer d’un peu moins de 63 ans aujourd’hui à 64 ans et demi pour les futurs retraités qui partiront dans une vingtaine d’années.

Sans la réforme, ils s’arrêteraient à 64 ans.

Disparités entre sexes

« Au total, la réforme des retraites conduit à un relèvement de l’âge moyen de départ à la retraite d’un mois en moyenne pour la génération 1962 et de 6 mois pour celle de 1966. Cette hausse moyenne est plus marquée pour les femmes (+7 mois) que pour les hommes (+5 mois) », indique l’étude. Pour la génération 1980, l’écart ira du simple au double entre les hommes (4 mois) et les femmes (8 mois).

Mais il y a aussi du « positif » pour les femmes, souligne Franck Riester. Des périodes de congés parentaux seront à l’avenir prises en compte, « ce qui n’était pas le cas précédemment ». Le ministre souligne par ailleurs que la revalorisation de « la retraite minimum va bénéficier particulièrement aux femmes ».