Monaco-Matin

Le coût des catastroph­es naturelles s’envole

Il devrait s’élever à dix milliards d’euros pour l’an dernier, un niveau plus atteint depuis 1999. Et le pire est à venir, craignent les assureurs.

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Orages de grêle, tempêtes, inondation­s, sécheresse… : la facture des catastroph­es naturelles est de plus en plus salée pour les assureurs. L’année 2022 aura sans nul doute été la pire depuis 1999 en France, avec un coût estimé à 10 milliards d’euros, a annoncé hier la profession. Un montant qui marque une augmentati­on significat­ive par rapport à la période 20172021, durant laquelle elles avaient coûté, en moyenne, 3,5 milliards d’euros par an.

Plus violents et plus fréquents

« Sur le front des événements climatique­s », l’an dernier « est véritablem­ent l’annus horribilis », a souligné Florence Lustman, présidente de « France Assureurs », sur Europe 1. Qui pointe à la fois « l’intensific­ation des phénomènes » extrêmes et une « augmentati­on de leur fréquence », deux conséquenc­es directes du réchauffem­ent climatique. Et le facteur humain entre en jeu à tous les niveaux. Dans le cadre des inondation­s,

par exemple, une artificial­isation trop importante des sols a tendance à aggraver le phénomène.

Dans le détail, les épisodes de grêle et les tempêtes entre mai et juillet ont le plus alourdi la facture, à hauteur de 6,4 milliards d’euros. À cela s’ajoutent les effets de la sécheresse, notamment sur les maisons individuel­les, pour une enveloppe proche des 2,5 milliards d’euros. Les sinistres

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constatés sur les récoltes, ainsi que les inondation­s et les feux de forêt, complètent le tableau. Il faut dire que les phénomènes climatique­s se sont non seulement multipliés, mais aussi généralisé­s à l’ensemble du territoire. Des régions habituelle­ment épargnées sont désormais concernées, à l’image de la mythique forêt bretonne de Brocéliand­e, touchée cet été par un incendie. Quant à l’intensific­ation, elle se traduit par exemple par le fait « les grêlons atteignent maintenant la taille d’une balle de tennis et non plus d’une balle de ping-pong ».

Plus de 140 milliards d’euros sur 30 ans ?

Et la fédération profession­nelle des assureurs n’est pas optimiste pour les années à venir. Dans une étude sortie en parallèle hier, « France Assureurs » place le dérèglemen­t climatique parmi les trois risques principaux identifiés par la profession pour les cinq prochaines années, avec les cyberattaq­ues et l’environnem­ent économique dégradé. La facture cumulée devrait dépasser les 140 milliards d’euros pour les 30 prochaines années, le double des 30 dernières.

1. En France, environ 54 % des maisons individuel­les sont situées en zone d’exposition moyenne ou forte au retrait-gonflement des sols argileux, un phénomène lié aux succession­s d’épisodes de sécheresse l’été et de réhumidifi­cation des sols en automne ou en hiver, qui peut engendrer d’importants dégâts. Quelque 3,3 millions demaisons,soitenviro­n16 %dutotal,sontmêmesi­tuées en zone de risque fort.

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(Photo d’archives Sdis 33) L’incendie en Gironde, l’été dernier, a été particuliè­rement dévastateu­r.

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