Monaco-Matin

Pierre de Maere LE PETIT BELGE QUI MONTE

Un seul EP a valu au jeune Pierre de Maere un squattage en règle des radios, une nomination aux Victoires de la musique du 10 février prochain et des concerts qui se multiplien­t. Il sort son premier album ce vendredi et passera par Antibes le 24 juin, aux

- AMÉLIE MAURETTE amaurette@nicematin.fr

Au téléphone, il parle vite, mange parfois un peu les mots. Pierre de Maere démarre à toute allure. Et le début de carrière de celui qui se rêvait, ado, photograph­e de mode, semble se lancer sur la même cadence. Quelques titres publiés sur les réseaux, dont Potins absurdes en 2020, et sa voix haut perchée, ses « r » roulés et son élégance décalée séduisent un label. L’ancien étudiant aux BeauxArts d’Anvers sort un premier EP en janvier dernier. Un single, Un jour, je marierai un ange, qui fait un carton sur les ondes et quatre autres titres pop électro qui lui valent une nomination aux NRJ Music Awards, à Cannes. Un an plus tard, le chanteur de 21 ans sort Regarde-moi, son premier album, ce vendredi 27 janvier. Et sera en lice pour devenir la révélation de l’année aux Victoires de la musique, le 10 février prochain.

« Merci de dire que ça va vite, mon label m’a trouvé long... », plaisante le garçon, qui ne semble pas trop s’embarrasse­r de pression. « Jusqu’au dernier moment, j’ai pensé titre par titre. Trop tôt pour me fixer. J’avais envie d’expériment­er. On n’en est qu’au début !

Je voulais garder une spontanéit­é et une fraîcheur chaque fois différente­s. Au final, je trouve que le disque est cohérent, parce qu’il y a une signature vocale et, surtout, parce qu’il est fait en famille. »

Ces douze nouvelles chansons, le jeune homme les a conçues avec son grand frère, Xavier, ingénieur du son. « Pour l’EP, un producteur extérieur nous a aidés sur les finitions. Là, on est resté à deux. L’album a gardé notre couleur, le label est arrivé mais, malgré les moyens mis à notre dispositio­n, le studio, les musiciens, le processus est resté le même. Quand on commence, on a envie d’aller vers des noms qui ont déjà fait des tubes, c’est rassurant, mon frère me disait : ‘‘Non, regarde Billie Eilish, Stromae, ils travaillen­t en famille et c’est ça qui fait la force de leur projet’’. Il n’a pas eu tort », résume le cadet, glissant au passage deux références qui donnent le ton.

Dans tous les sens

Le projet De Maere se promène joyeusemen­t entre pop et électro, sonorités eighties et Autotune contempora­in. « En fait, j’ai eu la chance qu’Un jour je marierai un ange explose alors que les maquettes existaient, donc je n’ai pas réfléchi à des formats pour faire suite à ça. Rien n’a été vraiment pensé. Je crois qu’on trouve son style en restant authentiqu­e, en ne se posant pas trop de questions et en ne calquant pas son travail sur celui d’autres personnes, déroule le chanteur. Souvent, on me demande quelles sont mes influences et j’ai du mal à répondre. J’ai plein d’idoles. Pour l’album, on ne s’est privé de rien, des morceaux sont border kitsch et j’aime ça. Dans le titre Ta mère est folle par exemple, il y a des rythmes modernes, des samples de trompette, un Autotune assez marqué, on va chercher dans tous les sens, sans honte. Je ne cherche pas à plaire à un microcosme parisien du bon goût. »

Willy Wonka 2023

« Je ne cherche pas à plaire à un microcosme parisien du bon goût »

Ce qu’il y a de commun entre certains héros de sa discothèqu­e, outre « la musicalité », c’est un art total. Mettant en avant l’identité visuelle autant que les chansons. De Stromae à Lady Gaga, de David Bowie aux Rita Mitsouko. « Je suis un fan de mode, d’image, depuis toujours et je suis fasciné par les projets qui arrivent à mêler ça », confirme le chanteur plutôt marqué par une esthétique rétro. « J’aime les couleurs des années 1960 et 1970. Aujourd’hui, on vit dans un monde où les intérieurs sont blancs... J’aime le côté dandy aussi, c’est pas trop ça aujourd’hui. Une figure qui me fascine, c’est Willy Wonka, un vendeur de rêve, un homme mystérieux... Ce personnage-là, j’ai envie de l’actualiser. » Alter ego artistique ou moi profond ? « C’est très moi, même si c’est exagéré sur scène, en public bien sûr. Là, par exemple, je suis habillé comme un sac ! Disons que c’est un moi poussé à son extrême. »

Pierre de Maere en concert samedi 24 juin aux Nuits Carrées (Pré des pêcheurs) à Antibes. Ouverture des portes à 18 h. Tarifs : 21 euros (jusqu’au 3 mars) puis 30 euros en prévente, 35 euros sur place, réduit 25 euros.

Rens. 04.93.00.01.92. www.nuitscarre­es.com

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Regarde-moi. Pierre de Maere. (Cinq7/ Wagram)

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