Monaco-Matin

La revanche d’un cancre

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« Je suis viscéral, je vais chercher des histoires qui me ressemblen­t, en me demandant ce que ça peut donner comme plats. »

« Quand on parle de gastronomi­e, on va chercher autre chose, il faut prendre le risque d’être clivant. Tu peux sortir déçu, mais tu auras vécu une expérience. »

Avant de s’imaginer aux fourneaux, le natif de Versailles, qui a grandi du côté de Poitiers, Le Mans ou encore La Réunion, avait d’autres envies. « Mon premier rêve, c’était de devenir comique. On ne sait jamais, je le ferais peutêtre un jour. À l’époque, j’aimais bien Courtemanc­he, Albert Dupontel… »

À l’heure de décider de son orientatio­n, il se serait bien vu suivre les pas de son père.

« Il était gendarme. À un moment donné, le choix s’est vraiment posé : gendarme ou cuisinier. Il y avait une dictée pour entrer en gendarmeri­e, donc je me suis rabattu sur cuisinier. Si j’avais été bon en orthograph­e, je serais peutêtre en train de vous mettre des amendes ! »

Dans ses jeunes années, le chef âgé de 43 ans a vécu le collège « comme un calvaire ». « Mon père était assez dur. Quand on sortait des réunions parents-professeur­s, il me disait que je n’arriverais à rien. Moi, je savais que le monde de l’école ne me convenait pas mais j’avais quand même l’impression d’avoir ma place dans un truc. Le lendemain de mon bac, je suis parti avec mon sac à dos. J’ai vécu pendant trois ans dans un 13 m2 à Clichy. Ça a fait partie du processus pour apprécier tout ce que j’ai aujourd’hui. C’est une belle revanche. Dans la vie, il ne faut rien lâcher. Si on ne continue pas et qu’on lâche, on stagne, on recule. »

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