BTP 06 : « 2023 sera l’année de tous les dangers »
Crise de la Covid, confinements, guerre en Ukraine, inflation grandissante, hausse du coût des matériaux et envolée des prix de l’énergie : le secteur du bâtiment et des travaux publics à la peine.
Après la Covid, c’est la guerre en Ukraine avec ses conséquences économiques et financières qui secoue le secteur du bâtiment et des travaux publics dans les Alpes-Maritimes. Pourtant, il est vrai que l’activité en 2022 a été meilleure qu’en 2021, avec une progression de 1 % de l’emploi salarié (24 500 au total dans les Alpes-Maritimes), au détriment de l’intérim qui affiche une décrue de 20 %.
Offre immobilière toujours en crise
Les mises en chantier en 2022 sont en hausse, cependant « avec 5 100 logements construits, nous sommes loin des 8 000 réalisés en 2019, et c’est ce qu’il faudrait construire chaque année pour loger tous nos actifs ». Patrick Moulard, président de la fédération du bâtiment et des travaux publics des Alpes-Maritimes, ne peut que constater que la crise de l’offre immobilière va perdurer.
Côté Travaux publics, Pierre Mario, vice-président travaux publics et routiers, constate, lui, une activité en hausse, induite par la reconstruction des vallées sinistrées et par les investissements financés par l’État, dans le cadre du plan de relance notamment. Mais cette dynamique s’est essoufflée dès septembre 2022 avec le net ralentissement des appels d’offres publics.
Une chute « limitée »
Pas facile donc d’entamer 2023 avec le sourire et c’est le président Moulard qui le dit lui-même, « 2023 sera l’année de tous les dangers ». Contexte géopolitique incertain, inflation stagnante, coût du travail en hausse, crise mondiale des matériaux, inquiétudes quant à la mise en place de la REP pour responsabilité élargie du producteur en matière de déchets du BTP (paiement d’une taxe à des écoorganismes servant à financer la gestion des déchets, qui devrait entrer en vigueur au mois de mai), risques sur la trésorerie des entreprises avec les remboursements des prêts garantis par l’État, etc. Autant de grains de sable qui font dire à Patrick Moulard : «Le niveau d’activité devrait chuter en 2023, de façon limitée. »
Un rendez-vous pour fédérer en octobre
Une chute limitée parce que l’engouement de nos entreprises lui ne ralentit pas. Que ce soit sur le terrain de la transition écologique, de la sensibilisation aux métiers du BTP, de la protection des TPE et PME via notamment la promotion du
Small business act, « la fédération BTP 06 sera toujours présente. »
Elle prévoit d’ailleurs un
grand rendez-vous en octobre en lieu et place de la journée de la construction et du salon Industria. Un
rendez-vous pour fédérer, évidemment.