Des loyers toujours plus insoutenables
Parmi les constats effectués par la Fondation, celui, amer, de la régulation du marché immobilier. Les loyers, en augmentation, sont « trop peu encadrés ». Étendue à plusieurs villes volontaires, cette mesure commence à montrer ses effets : à Paris, on est passé de 35 % des annonces non conformes à 31 %. Mais les « amendes et recours sont beaucoup trop faibles », estime la Fondation. Sur ce point, les locations saisonnières de meublés touristiques font monter les prix des logements et « évincent les habitants à l’année des zones touristiques ». La faute, selon à la Fondation Abbé Pierre, à la « fiscalité très favorable » de ces logements, qui permettent
« des abattements fiscaux allant jusqu’à 71 % ». Conséquence de quoi, les logements se font de moins en moins abordables pour les ménages modestes dans certains territoires : « Le recours à Airbnb réduit l’offre de logement permanent en résidence principale ». De fait, estiment les experts, « aujourd’hui, toutes les zones littorales ouest et sud du pays présentent des prix élevés, comme la quasi-totalité des métropoles et des secteurs à proximité de l’Allemagne, de la Suisse et du Luxembourg ». Aussi, le parc locatif privé apparaît inaccessible à la majorité des ménages types que la Fondation a étudiés. Avec un parc locatif privé qui ne peut offrir un logement adapté aux familles monoparentales et seules avec des revenus inférieurs à 900 euros par mois, celles-ci sont obligées de s’éloigner des centres-villes, «ou contraintes d’habiter dans des logements aux conditions dégradées ».