Surmonter les épreuves
L’histoire
Otto Anderson (Tom Hanks), vieux bougon qui n’a plus aucune raison de vivre depuis la mort de sa femme, s’apprête à mettre fin à ses jours. Ses plans sont soudainement interrompus par une famille, jeune et pleine d’énergie, qui s’installe dans la maison voisine. Il fait alors la connaissance de Marisol (Mariani Treviño), une Mexicaine douée d’un sacré sens de la répartie qui va le pousser à avoir un autre regard sur le monde…
Notre avis
Étrange film que ce Pire voisin au monde ! Pendant plus de deux heures, Marc Forster compile tous les malheurs du monde sans même éviter les clichés. Les maladies, le handicap, la perte d’un enfant, les pulsions suicidaires, les difficultés rencontrées par les immigrés, le rejet exercé par la société sur les personnes transgenres, la précarité ou même l’expropriation… Le réalisateur insère même de nombreux flash-back sur le passé du fameux Otto. Truman Hanks interprétant alors le personnage de son père au cours de sa jeunesse. Idée originale lorsqu’il s’agit de jouer sur les regards même si les deux hommes n’ont pas la même corpulence.
Pourtant, en dépit de cette surcharge mélodramatique, la proposition fait son petit effet et arrive à faire couler une larme quand on s’y attend le moins. Devenu spécialiste pour évoquer la dépression – on se souvient de son surprenant Jean-Christophe & Winnie, sur la figure de l’ourson cher à Disney –, l’artiste allemand, à qui l’on doit Neverland et World War Z a le bon goût de ne pas appuyer les traits et se garde de faire vibrer les cordes de violons. Il installe donc une sobriété, qui associée à la qualité de l’interprétation, menée par Tom Hanks émeut par petites touches le spectateur… jusqu’à lui donner l’impression d’assister à une oeuvre l’invitant à s’ouvrir aux autres et à apprendre à accepter les mains tendues pour surmonter les épreuves dressées sur notre chemin. Il se dégage alors un profond sentiment de solidarité au sein de cette petite communauté qui entoure Otto, cet homme rustre, désagréable et renfermé dans ses principes, que l’on apprend à aimer, malgré ses nombreux défauts.