The Last Of Us LA SÉRIE À LA HAUTEUR DU MYTHE
Sans doute la série la plus attendue de 2023, la création de HBO, visible sur Amazon, est digne du jeu vidéo à succès dont il s’inspire. Une merveille visuelle et scénaristique qui fera date.
Le soulagement a été de mise quand Amazon Prime Video a annoncé, début janvier, que la série HBO The Last Of Us serait diffusée, chaque lundi, sur la plateforme française. Il faut dire qu’avec la fin du contrat de diffusion qui liait OCS et HBO le 1er janvier, les amateurs tricolores de séries se sentaient orphelins. En ligne de mire, hors de question de manquer LA série phare de 2023 : The Last Of Us. Dorénavant, chaque lundi, les amateurs peuvent enfin s’enfiler leur épisode hebdomadaire, vingt-quatre heures après la diffusion américaine. D’ailleurs, les audiences sont au rendez-vous partout dans le monde puisque selon les chiffres de l’agence Nielsen, qui calcule les jauges outre-Atlantique, l’épisode 3 de The Last Of Us, diffusé le 29 janvier, a enregistré 6,4 millions de spectateurs sur HBO et la plateforme HBO Max. Une augmentation de 12 % par rapport au deuxième épisode qui avait réuni 5,7 millions de personnes. On est loin des records de House Of The Dragon (10,2 millions pour l’épisode 2) mais c’est mieux qu’une autre série phare de HBO, Euphoria, par exemple. La réussite de The Last Of Us est presque un exploit en soi compte tenu de la difficulté initiale : adapter un jeu vidéo iconique de Naughty Dog (la firme qui a notamment donné vie à la franchise Uncharted) sorti en 2013 sur PlayStation et véritable carton à l’époque (1,2 million d’exemplaires vendus le jour de sa sortie).
Walking Dead featuring Mad Max
La série, comme le jeu, se passe dans un monde postapocalyptique, après qu’une épidémie ayant échappé à tout contrôle a ravagé la civilisation humaine vingt ans plus tôt. L’intrigue s’articule autour de deux personnages principaux : Joel, joué par Pedro Pascal déjà tête d’affiche de Narcos et The Mandalorian, et Ellie, campée par Bella Ramsey, vue dans Game Of
Thrones. Ce duo doit traverser une Amérique dévastée, délabrée, abandonnée et éviter les infectés – un champignon est la cause de la pandémie, transformant les êtres humains en sorte de zombies – et les survivants qui, parfois, tombent dans le cannibalisme. Ellie, du haut de ses
14 ans, rappelle forcément à Joel sa fille Sarah, morte tragiquement lors du début de l’épidémie. Joel découvre rapidement qu’Ellie est infectée mais que le virus ne se propage pas dans son métabolisme alors qu’il tue ses hôtes en moins de trente heures depuis vingt ans. Une découverte majeure qui pourrait
être le début du chemin vers un vaccin ou un remède. Subtil mélange de Mad Max, The Walking Dead et du Livre d’Eli, le jeu vidéo était une merveille. La série réussit un pari audacieux et souvent voué à l’échec : être à la hauteur du jeu. Là où Uncharted, Street Fighter, Resident Evil, Super Mario, Max Payne ou encore Sonic ont échoué, The Last Of Us triomphe. L’univers du jeu est parfaitement retranscrit et le duo PascalRamsey est au diapason. En transposant le récit sur plusieurs temporalités (revenant notamment sur la genèse de l’épidémie à travers différents points de vue), le
scénariste mais également réalisateur du pilote, Craig Mazin, déjà à l’oeuvre sur Chernobyl, confirme sa capacité à tenir en haleine son public sur la durée. Visuellement, esthétiquement, The Last Of Us nous subjugue. Le monde de demain, dévasté, est à la fois magnifique et terrifiant. Surtout, HBO a réussi à garder l’atmosphère du jeu vidéo sans en travestir l’essence. Un détail qui a son importance, la musique est signée par le compositeur argentin Gustavo Santaolalla, qui a déjà réalisé la bande originale des deux jeux de la série puisqu’une suite au jeu de 2013 est sortie en 2020. Depuis trois semaines, un nouvel adage a vu le jour : lundi est devenu le meilleur jour de la semaine.
Là où Uncharted, Street Fighter, Resident Evil, Super Mario , Max Payne ou encore Sonic ont échoué, The Last Of Us triomphe