Monaco-Matin

Refaire parler la poudre

Après le nul et les regrets ramenés du Vélodrome, l’ASM va tenter de reprendre sa marche en avant, ce soir face à des Bourguigno­ns mal en point. S’accrocher au trio de tête passe par là.

- CHRISTOPHE­R ROUX

Monaco a laissé filer une belle occasion de refaire une partie de son retard, samedi au Vélodrome. Dans une journée où Lens et Paris ont lâché deux points à Troyes et contre Reims (1-1), l’ASM aurait pu recoller à cinq et huit unités des Artésiens et des Parisiens. Et serait surtout revenue à deux points de Marseille tout en mettant Rennes à trois longueurs. Avant d’accueillir Auxerre ce soir, Philippe Clement n’a pas versé dans le catastroph­isme. « Déçu », il n’a pas aimé le statu quo et aurait préféré mettre le trio de tête sous pression. Mais le Belge a salué « l’une des meilleures premières mi-temps de la saison » , la solidarité, la discipline et « tous les points positifs avec et sans ballon » de son équipe. Il le répète régulièrem­ent ces dernières semaines : il sent ses garçons grandir. Pour lui, ce qu’ils proposent actuelleme­nt devrait les mener loin et peut-être sur le podium en fin de saison, l’objectif du club.

L’attaque doit se faire pardonner

Le retard concédé par Monaco oblige à l’excellence chaque week-end. À Marseille, le club de la Principaut­é a été abandonné par son attaque. Elle reste la deuxième de Ligue 1 derrière le PSG (43 buts inscrits) et il serait très audacieux de la désigner comme un point faible, mais il lui faudra remettre le contact

face à l’AJA pour faire du voyage en Provence un simple jour sans. « Tous les grands joueurs n'ont pas connu 100 % d’efficacité à chaque match. Que ce soit Pelé, Cruyff, Maradona, Benzema, Messi ou Ronaldo, a exposé Clement. On a manqué d’efficacité à Marseille, cela s’est joué à quelques centimètre­s ou sur des parades du gardien, mais j’ai vu de bonnes choses de la part de mes attaquants. Ils n’ont pas raté leur match. Cela fait partie du foot, ce n’est jamais parfait, mais je n’ai pas de doute à leur sujet. »

Sorti à la pause samedi soir, après avoir vendangé trois grosses occasions, Wissam Ben Yedder pourrait à nouveau débuter. Le capitaine a planté onze fois sur ses douze dernières apparition­s en Ligue 1 et sa maladresse à Marseille ressemble à un accident de parcours. Son entente avec le jeune Eliesse Ben Seghir s’est voulue très intéressan­te au Vélodrome et Clement pourrait être tenté de reformer le duo. Ce serait logique après l’entrée infructueu­se de Breel Embolo en terres phocéennes.

Retrouvail­les pour Ben Seghir

Ce match face au 19e, battu lors de ses six derniers matchs de L1 et muet depuis quatre rencontres, sera une nouvelle occasion d’observer Ben Seghir face à l’équipe qui lui a permis de se révéler. En décembre dernier, entré à la pause dans une partie que Monaco avait entamée à l’envers, le milieu offensif de 17 ans avait planté un doublé et offert les trois points. Il n’a plus quitté le onze de départ en L1 depuis. Encore lumineux face à l’OM, Clement espère

qu’il gardera le rythme. « On doit être prudents avec lui à cause de son âge, mais il est très bien dans la tête et son entourage a les pieds sur terre. C'est aux autres de faire plus pour être à sa place désormais. »

Généreux, travailleu­r et point d’équilibre du bloc, il a pris en quelques semaines une place centrale. Au Vélodrome, il a montré qu’il savait encaisser les coups, une nouvelle facette de sa personnali­té. « Il n'a pas peur, apprécie Clement. Les joueurs expériment­és de Marseille ont essayé de

l'intimider dans les duels, de temps en temps au-delà de la limite, mais il est resté calme. C'est une force importante. » Comme la capacité des Monégasque­s à lâcher peu de points face aux onze derniers du classement cette saison (10 victoires, 1 défaite face à Troyes). Une forme à conserver contre une équipe au fond du seau.

 ?? (Photo AFP) ?? À l’aller, le 28 décembre, Eliesse Ben Seghir avait marqué les esprits et gagné ses galons de titulaire. Le gamin de 17 ans, entré en jeu, avait mis un doublé et donné la victoire à son équipe (2-3).
(Photo AFP) À l’aller, le 28 décembre, Eliesse Ben Seghir avait marqué les esprits et gagné ses galons de titulaire. Le gamin de 17 ans, entré en jeu, avait mis un doublé et donné la victoire à son équipe (2-3).
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