Monaco-Matin

Arrêté en possession de cannabis et d’une arme

Tribunal correction­nel Un homme dissimulai­t 1,10 gramme de résine ainsi qu’un couteau à cran d’arrêt et une bombe anti-agression. Le tribunal a décidé de frapper au porte-monnaie.

- JEAN-MARIE FIORUCCI

C’est un jeune homme de 19 ans qui comparait devant le tribunal correction­nel. Il lui est reproché d’avoir fui dès l’approche des policiers, le 3 août 2022, vers 21 h 25, alors qu’il se baladait tranquille­ment dans une rue de la Principaut­é. Les fonctionna­ires avaient bien flairé une situation fâcheuse. En l’occurrence, une fois interpellé, le jeune beausoleil­lois dissimulai­t 1,10 gramme de résine de cannabis dans une poche et une bombe anti-agression, plus un couteau à cran d’arrêt dans l’autre.

« S’il était armé, c’était pour s’opposer à son géniteur »

À la barre, ce commis de bar minimise l’ampleur des infraction­s qui lui sont reprochées. Il avait, en son temps, visiblemen­t anticipé une probable légalisati­on annoncée des usages récréatifs encadrés du cannabis. Un sujet récurrent, régulièrem­ent débattu et partagé, sans pour autant desserrer l’étau répressif de la part de l’exécutif.

Sa précipitat­ion à poursuivre une conduite addictive en faisant fi des dangers sur la santé, irrite le président Florestan Bellinzona. « Pour l’instant, c’est interdit à Monaco comme en France. D’ailleurs, vous avez été déjà condamné auparavant pour des faits identiques. Et sur votre casier français apparaît une peine, toujours en 2022, pour outrages. » Le prévenu fait machine

arrière et informe le magistrat d’une décision prise, sans la dater : « J’ai arrêté effectivem­ent toute consommati­on de stupéfiant­s. » « L’infraction est constituée, confirme le premier substitut Valérie Sagné. Monsieur n’est pas excusable. Il était bien informé. »

Sur le plan de l’équipement défensif possédé, la parquetièr­e évoque « une histoire personnell­e compliquée. Le jeune homme a un père violent. S’il s’était armé, c’était pour s’opposer à son géniteur. Il s’est cependant toujours présenté devant le juge tutélaire,

mais il vaut mieux éviter de porter des armes. »

Il est requis une peine de quinze jours d’emprisonne­ment assortis du sursis.

Le tribunal, à l’issue du délibéré, contre toute attente, a préféré frapper le prévenu au portefeuil­le avec une amende de 500 euros. Une somme en rapport avec son salaire de 1 300 euros en moyenne, les extras occasionne­ls compris. * Assesseurs : Geneviève Vallar (lire ci-contre) et Aline Brousse.

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(Illustrati­on Sébastien Botella) Le prévenu avait déjà été condamné auparavant pour des faits identiques.

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