Monaco-Matin

Coupe Davis : « On est comme une petite famille »

L’équipe de Monaco affronte ce week-end la République dominicain­e pour espérer accéder au meilleur niveau du tennis mondial. Tour d’horizon d’une équipe qui se connaît par coeur.

- YANNIS DAKIK ydakik@nicematin.fr

C’est une bande de potes. Une petite famille. Il y a les anciens, les nouveaux, ceux qui sont légèrement en retrait, d’autres un peu plus en avant. Et puis il y a Guillaume Couillard, ex-joueur désormais capitaine qui supervise toute cette petite camaraderi­e [interview à lire ce samedi dans nos colonnes].

Ce groupe, c’est celui qui représente les couleurs de Monaco chaque année à l’occasion de la Coupe Davis, l’équivalent de la Coupe du monde de la petite balle jaune. Ce week-end, Valentin Vacherot et ses coéquipier­s vont affronter la République dominicain­e pour tenter d’accéder au groupe mondial où règnent les meilleurs joueurs de la planète. Présentati­on d’une équipe aussi soudée que joviale.

Hugo Nys, l’expériment­é

Né en Haute-Savoie, Hugo Nys a commencé à s’entraîner à Monaco en 2013, année où il a intégré la fédération monégasque. Spécialist­e du double après avoir mis de côté le simple, l’Évianais a rejoint les rangs de l’équipe de Coupe Davis en 2019. « Comme ça faisait 6 ans que j’étais là, je faisais partie intégrante du projet donc c’était juste une question de ‘‘quand est-ce que je pouvais jouer’’ », se remémore le joueur qui va fêter ses 32 ans dans

quelques jours.

Bien qu’il ait encore de belles années devant lui, il est le plus âgé de l’équipe. « J’apporte un peu d’expérience aux deux jeunes qui sont Val et Lucas. » Et lorsqu’il tente de décrire sa personnali­té, Hugo Nys choisit le terme « jovial ». « J’ai assez souvent le sourire. Ce que j’aime bien en équipe c’est quand on fait plein de jeux, j’adore qu’on se fasse des paris et des gages entre nous. Je suis assez bon client de la vie en équipe. On est tous dans la déconne quand on peut se relâcher »

Il occupe cette semaine la 22e place mondiale en double après son meilleur résultat en carrière : une finale en Grand Chelem à l’Open d’Australie la semaine dernière. Son autre meilleur résultat reste une demi-finale sur ses terres en 2017 au Masters 1 000 de MonteCarlo au côté d’un certain... Romain Arneodo.

Romain Arneodo, l’altruiste

Il a choisi un sport individuel mais c’est un joueur d’équipe. Romain Arneodo a grandi autour de Cannes avant de rejoindre la fédération monégasque en 2012. « Je connaissai­s un peu l’équipe ici et on m’a proposé de venir, se souvient celui qui occupe la 109e place mondiale en double cette semaine. Ça s’est très bien passé, on est comme une

petite famille. »

Comme Hugo Nys, il a délaissé le simple pour se concentrer sur le double. « J’ai joué 6 ans en simple avant de me consacrer en double en 2017 où on a un peu explosé avec Hugo avant de prendre chacun notre route. » Mais il insiste : « Évidemment si on a besoin de moi en simple en Coupe Davis je suis toujours présent. » Sa personnali­té ? « C’est difficile [rires]. Je ne suis peut-être pas le plus rigoureux du groupe. Comme Hugo j’ai beaucoup d’expérience, je jouais en simple ici avant lui. J’aime beaucoup l’aspect ‘‘coaching’’. J’aime bien être là pour les autres, préparer les matchs avec eux et apporter ce que je peux pour les rendre meilleurs. C’est quelque chose que je devrais appliquer un peu plus à moi-même. Cette compétitio­n me correspond bien parce que je préfère être en équipe que dans mon coin. »

Son ambition est de retrouver un classement qui lui permettrai­t de disputer les Grands Chelems en double. « À partir de là il pourrait se passer de belles choses. »

‘‘ Lucas Catarina, le jeune briscard

Fils d’un joueur de football, il fait

partie des plus jeunes mais ne dites pas de lui qu’il est nouveau. Car s’il n’a que 26 ans, Lucas Catarina traîne avec l’équipe de Coupe Davis depuis de nombreuses années. « J’ai joué au tennis et au foot jusqu’à mes 13/14 ans et j’ai dû faire un choix, se souvient l’actuel 546e à l’ATP. Ça s’est fait naturellem­ent. J’ai intégré la fédération monégasque assez jeune, vers 11 ans. J’ai commencé à voyager avec l’équipe, sans jouer, à 17 ans. » Le Monégasque a obtenu sa première sélection en 2019. Et cette équipe, il la connaît sur le bout des doigts. « J’étais déjà dans le groupe à 15 ans donc on se connaît hyper bien. On ne se voit quasiment pas le reste de l’année donc on est contents d’être tous ensemble. Je pense que je connais l’équipe mieux que personne parce que ça fait tellement longtemps que je les côtoie. Quand j’ai commencé, Benjamin Balleret [ancien joueur monégasque ex -35e mondial, NDLR] jouait encore, même Guillaume le capitaine. J’ai vu l’évolution de l’équipe. »

Tout au long de l’année, il sillonne les petites villes du monde sur le circuit secondaire où il dispute des Challenger­s et Futures. Ce qu’on peut lui souhaiter ? « Avoir le classement pour pouvoir jouer les qualificat­ions des Grands Chelems ».

Valentin Vacherot, le dernier arrivé

J’aime bien être là pour les autres ”

C’est un pur produit monégasque. Natif de Monaco, Valentin Vacherot a passé la plupart de son temps en Principaut­é. « Ma famille baigne dans le tennis. Je joue au MonteCarlo Country Club depuis que j’ai 8 ans. Je me suis entraîné avec Guillaume Couillard, Bernard Balleret, Thomas Oger [des anciennes figures du tennis monégasque NDLR]. » Il est d’ailleurs le frère de Benjamin Balleret, ancienne gloire du tennis rouge et blanc, qui le coache depuis un an et demi. « Ça m’aide énormément, il a entraîné trois joueurs du Top 50 donc il a vraiment de l’expérience même si c’est un jeune coach, donc j’essaie d’en tirer que du positif. »

Natif de Monaco, il a rejoint l’équipe de Coupe Davis après plus de quatre ans passés aux ÉtatsUnis en sport-étude universita­ire. « Je suis rentré tout début juin 2021 ici, et le premier jour c’était la préparatio­n pour la rencontre face à Chypre. C’était ma première compétitio­n profession­nelle. » Il va faire ce week-end sa 4e apparition en Coupe Davis, pour une seule petite défaite.

Son objectif ? « Jouer les qualificat­ions d’un des trois Grands Chelems restant de la saison, ou les trois c’est encore mieux [rires] .»

 ?? (Photos Jean-François Ottonello) ?? De gauche à droite : Valentin Vacherot, Hugo Nys, Guillaume Couillard, Lucas Catarina et Romain Arneodo.
(Photos Jean-François Ottonello) De gauche à droite : Valentin Vacherot, Hugo Nys, Guillaume Couillard, Lucas Catarina et Romain Arneodo.

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