Tensions au Moyen-Orient : Netanyahu rencontre Macron
Les tensions croissantes autour de l’Iran et l’aggravation des violences israélo-palestiniennes devaient être au coeur d’une rencontre entre Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, hier à Paris. Les deux hommes devaient se voir pour le dîner, mais aucune prise de parole publique n’était prévue. M. Netanyahu « discutera de l’effort international pour arrêter le programme nucléaire iranien et des moyens de renforcer et d’étendre les accords d’Abraham » normalisant les relations entre Israël et certains pays arabes, avait indiqué l’ambassade israélienne à Paris. Côté français, le Président Macron devait « exprimer une nouvelle fois la solidarité de la France avec Israël face au terrorisme », « rappeler la nécessité pour tous d’éviter des mesures susceptibles
d’alimenter l’engrenage de la violence, et exprimer sa disponibilité à contribuer à la reprise du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens ».
Israël « abat la carte ukrainienne »
Israël souhaitait surtout axer cette visite sur l’Iran, espérant notamment que l’implication
croissante de cette dernière dans la guerre en Ukraine (le régime des mollahs est un important fournisseur d’équipements à la Russie) pousse les Occidentaux à accentuer la pression sur Téhéran.
Le Premier ministre israélien vise notamment un « accroissement des sanctions contre
Téhéran et la mise à l’index complète des Gardiens de la révolution », dans leur composante civile et militaire – une option pour l’instant refusée tant par Paris que par Berlin –, explique David Khalfa, co-directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la Fondation Jean Jaurès. Il « est en train d’abattre la carte ukrainienne » de son jeu, estime l’analyste, en négociant un changement de posture israélienne sur l’Ukraine en échange d’un soutien européen sur l’Iran : il s’est dit mercredi prêt à envisager de fournir des armes à l’Ukraine, ce qui constituerait un virage stratégique. Israël avait en effet, jusqu’ici, pris soin de rester neutre, notamment à cause de la présence de l’armée russe en Syrie, qui menace ses opérations militaires dans ce pays.