« Cap-d’Ail, l’un des plus beaux sites du circuit junior »
Ancien joueur de tennis professionnel
Tu as joué en Avril 2001 l’ITF junior de Cap-d’Ail, éliminé en 1/2 finale par Richard Gasquet qui a remporté le tournoi. Quels souvenirs gardestu de ton passage ici ?
Tout d’abord, je faisais partie d’une équipe française exceptionnelle dirigée par un grand coach, Louis Borfiga. Le site, pieds dans l’eau, est assurément l’un des plus beau du circuit junior. Notamment je me souviens de footings sur le sentier du bord de mer entre la plage Marquet et la plage Mala, de l’hôtel du tournoi Pierre & Vacances, d’une organisation aux petits soins, d’un séjour très agréable. Et d’un point de vue sportif, Cap-d’Ail est une étape importante, idéalement placée avant Roland Garros, qui lève le rideau sur les tournois de préparation sur terre battue.
J’étais alors en pleine progression. En 1/2, finalement, j’ai perdu contre Richard, qui à ce moment-là était – et de loin – le meilleur sur le circuit mondial junior. Il avait déjà gagné des tournois Futures et était injouable.
Le circuit junior est l’antichambre du circuit professionnel. Comment as-tu vécu cette période ?
C’est incontestable. Il est organisé à l’identique des circuits ATP et WTA, avec des étapes sur les 5 continents et les 4 grands chelems, ainsi qu’un classement mondial garçons et filles qui cumule les points attribués par chaque tournoi. C’est un moment charnière dans la carrière d’un champion. On se frotte au gratin des espoirs mondiaux, on construit sa carrière, on acquiert la maturité, le mental, le physique. On s’endurcit et on se professionnalise via ce circuit. En ce qui me concerne, c’est l’un des meilleurs moments de ma vie sportive. J’y ai vécu dans l’innocence, dans la passion du jeu, avec mes copains de l’équipe de France Gasquet, Monfils, Roger-Vasselin. C’est le moment où j’ai pris conscience de mes atouts, de mon potentiel, où je me suis emparé de mon projet individuel.
La transition Espoirs-Pros est très compliquée, nombre de talents prometteurs ont échoué à confirmer… Comment cela s’est passé pour toi ?
J’ai fait mes premiers pas sur le circuit professionnel avec Eric Winogradsky, qui m’a accompagné pendant plusieurs années. C’est avec lui que j’ai traversé plusieurs galères qui m’ont retardé dans ma progression : blessure au dos, tournois Futures au fin fond de la planète, moyens insuffisants, nécessité de me prendre en charge, de construire mon autonomie. Mon coup d’éclat sur le circuit fut ma victoire sur Carlos Moya au tournoi de Pékin en 2004. Par la suite j’ai été désigné révélation de l’année en 2007, puis en 2008 j’ai accédé à la finale de l’Open d’Australie, après avoir éliminé Nadal en 1/2 finale. Un des plus grands souvenirs de ma carrière.