Après l’hiver... vient la (forte) chaleur
La Croix Rouge est active tout au long de l’année, à Menton, comme la plupart des associations engagées dans les maraudes. Elle a donc décidé de prolonger ses interventions en soirée. D’autant que le quota de bénévoles ne faiblit pas, bien au contraire. «Ilya plein de monde, de volontaires pour les tournées et c’est merveilleux ! Cela n’a pas toujours été comme ça ! » Khadra Guillot, responsable de l’action sociale à la Croix Rouge analyse : « Peut-être que la conjoncture nous touche largement, que personne n’est tranquille et que cela change le regard que l’on porte sur l’autre. »
Il reste que cette attention est précieuse et offre à la structure de passer du temps, dans la rue, avec les sans-abri. « Il est arrivé que l’on démarre à 19h30 et que l’on rentre à minuit ou une heure. Et pas parce qu’ils sont nombreux dehors mais parce qu’ils ont besoin de discuter ! Ce n’est pas tant la soupe qui les intéresse – même si, bien entendu, un repas chaud est le bienvenu –, c’est aussi ce temps d’échange qu’on leur apporte. »
Un seul mois off : en août
Elle dénombre entre trente et quarante sans abris dans Menton. Avec de légères évolutions au fil de la saison. « Il y a toujours un peu de passage. Pendant la Fête du citron, il y a une famille qui nous attendait tous les mercredis soir. » Ceux qui n’allaient au point de rendez-vous, les bénévoles savaient où les trouver. Ils sont allés vers eux. « Ils ont l’habitude, ils nous connaissent, ils savent que l’on va se déplacer. »
Comme ils savent, pour la plupart, que chaque matin, la Croix Rouge accueille dans ses locaux. Un créneau sur lequel il est plus difficile de mobiliser des bénévoles
mais qu’un noyau dur parvient à maintenir tout au long de l’année. Sauf en août : « On reprend des forces pour réattaquer en septembre. »
Autrement, tout le reste du temps, les équipes vont sur le terrain. Qu’importent les dates gouvernementales, le plan Grand froid. Khadra Guillot explique : « En été, nous sommes vigilants. Déshydratation, brûlures... Avec la sécheresse, les fontaines stoppées, etc., c’est encore plus difficile pour eux. »
On leur distribue de l’eau, des crèmes... des conseils. Elle rit : «On va trinquer à l’eau avec eux. Avec les potes : c’est comme ça qu’on les appelle. Ça les amuse quand même et ça nous permet de nous assurer qu’ils régulent bien les choses au fil de journées parfois vraiment très chaudes. »
En cette saison aussi, il y existe un « plan » : le plan Canicule cette fois, pour lequel tout un dispositif a été élaboré, au niveau national. Mais les bénévoles, comme le CCAS de Menton n’attendront pas son déclenchement pour distiller de l’eau et des recommandations. Khadra Guillot sourit : «Eh oui, on parle du 31 mars... mais après le 31 mars, les gars, ils sont toujours là. Alors on continue... »