Le quai d’Orsay engage une « diplomatie de combat »
Bousculé l’an dernier par une grève rarissime, en réaction à la disparition programmée de deux grands corps diplomatiques (1), le quai d’Orsay s’efforce de s’adapter aux mutations rapides du monde. Anne-Claire Legendre, porteparole du ministère des Affaires étrangères de passage hier à Nice et à Menton, a décliné quelques-uns de ces enjeux.
Réseaux sociaux
Tout en soulignant que l’institution était entrée dans une logique de « réinvestissement », avec des moyens à la hausse après deux décennies de paupérisation, la diplomate décrypte : « Il faut engager la bataille de l’influence. Cela implique de lutter contre les manipulations de l’information. Les manoeuvres de désinformation sont presque une tradition en Russie. Mais aujourd’hui, elles prennent une nouvelle ampleur avec les réseaux sociaux. »
Pour illustrer son propos, Anne-Claire Legendre cite la crise alimentaire. « Moscou veut faire croire que c’est le résultat des sanctions occidentales, et non le résultat de la guerre qu’elle mène en
Ukraine, souligne-t-elle. Contre cela, le président de la République nous a demandé d’engager une diplomatie de combat. Désormais, tous les ambassadeurs doivent être présents à 100 % sur les réseaux sociaux. Nous devons mieux communiquer et, surtout, riposter. Ce n’est pas toujours facile. En Europe, pour les réseaux sociaux, il existe
un cadre. Mais le reste du monde est une jungle ! »
Ce nouveau défi doit être relevé par les 13 400 agents que compte le quai d’Orsay. « Tout le monde est impliqué », conclut-elle. 1. Les conseillers des affaires étrangères et les ministresplénipotentiairessontappelésàrejoindre le nouveau corps des administrateurs d’État.