Monaco-Matin

« Hâte d’en découdre »

Libéro du NVB et véritable taulier, estime son groupe capable de décrocher le trophée. L’internatio­nal américain se confie...

- ADRIEN SANTUCCI

Il était annoncé comme une recrue phare de l’intersaiso­n cet été. Mais il s’est finalement gravement blessé à l’épaule en sélection nationale avec les EtatsUnis. Kyle Dagostino a pris son mal en patience, est arrivé sur les bords de la Méditerran­ée courant du mois de décembre, et a retrouvé son meilleur niveau sous les couleurs niçoises. Le libéro internatio­nal est un leader de par son expérience aux côtés de garçons comme Marshall, Cuk et Ah-Kong. Une fois de plus il sera mis à rude épreuve. Mais jusqu’à ce jour, il a toujours tenu la baraque, et il n’y a pas de raison pour que ce ne soit pas le cas demain.

Tout d’abord, comment te sens-tu aujourd’hui physiqueme­nt après ta grave blessure cet été ? Es-tu revenu à ton meilleur niveau ?

Je jouais mon meilleur volley quand je me suis blessé. Ce fut donc un coup dur. Le plus important a été de retrouver de la confiance et c’est ce que j’ai fait cette saison. Je ne souffre plus, et je me sens tout proche de mon meilleur niveau. Je suis prêt à tout donner pour cette finale, et j’ai hâte d’en découdre.

« Ici, ça ressemble beaucoup à la Floride » Un petit mot sur ton adaptation ?

Ce n’est pas facile de débarquer en cours de saison... Cependant, c’est déjà la troisième fois que je vis ça dans ma carrière, donc j’estime avoir une bonne expérience en la matière... Cette fois-ci, ça n’a pas été aussi rapide que ce que je souhaitais, mais le club et l’équipe m’ont grandement aidé à me fondre dans le groupe et retrouver mon volley, afin d’apporter ma pierre à l’édifice. Petit à petit, j’ai su devenir un élément important de cette équipe.

Tu découvres la France. Tes impression­s ?

Depuis que j’ai commencé ma carrière profession­nelle de volley, j’ai toujours voulu jouer en France. Nice, parmi toutes les villes que j’ai pu faire en Europe, est celle que je préfère. Ici, ça ressemble beaucoup à la Floride, d’où je suis originaire. Le soleil, les températur­es, le cadre de vie. Tout est un peu plus lent ici qu’aux Etats-Unis, c’est reposant. On est un bon groupe de potes, et on aime visiter et sortir pour découvrir cette belle région.

Cette finale est méritée pour un groupe qui n’a jamais baissé les bras malgré les blessures. Peut-on dire qu’elle sauve la saison ?

Je ne dirai pas que ça sauve complèteme­nt cette saison. Mais le fait de pouvoir être en finale, c’est quelque chose qui nous a permis de nous maintenir motivés et sous pression, car on n’avait plus grand-chose à jouer. Il y a forcément cette déception de ne pas jouer les play-offs en championna­t, car c’était un objectif. Mais avec toutes les blessures que nous avons eues dans l’effectif, il a fallu se réinventer. Chacun a essayé de jouer son meilleur volley pour pallier les manques à droite à gauche. Avec de nouveaux rôles. De ce point de vue là, ça reste une saison qui servira. Et puis jouer une finale, c’est ce qu’il y a de plus excitant pour n’importe quel joueur de volley de haut niveau.

Tu as l’expérience du niveau internatio­nal. Quelle est la différence avec ce genre d’épreuve ?

Ça n’a rien à voir, même si je pense que l’expérience des rendez-vous internatio­naux peut servir lors d’un tel événement. Une finale dépasse le simple cadre des joueurs, du staff, et du club. C’est toute une ville, une communauté qui va nous soutenir et nous pousser pour ramener la coupe à la maison. C’est un sentiment qu’on ne retrouve pas spécialeme­nt lorsqu’on joue avec la sélection nationale. C’est ce qui nous donnera ce supplément d’âme.

« Une opportunit­é en or de décrocher un titre historique »

Sur un match comme celui-ci, peut-on dire que Tours est favori ? Si on demande aux amateurs de volley, 9 personnes sur 10 citeront Tours comme favori logique. Ça ne nous dérange pas d’être outsider. C’est normal de leur donner ce statut sur le papier. Les coups durs que nous avons eus nous serviront. La pression est sur leurs épaules, c’est ce qui va nous permettre de jouer complèteme­nt libéré. Pour Nice, c’est une opportunit­é unique et en or de décrocher un titre historique. On sera très agressif en ce sens, et pour le TVB, le principal objectif de la saison n’est pas là.

Ton ressenti après la défaite à Tours la semaine dernière (3-0) ?

Leur réussite et leur agressivit­é au service sont impression­nantes. Ils ont cette grande capacité à mettre une pression permanente sur les receveurs et le libéro. Pas seulement lors d’une phase de jeu, mais vraiment sur tout un match. C’est ce qui fait leur force. En termes de concentrat­ion et de défense, ça va nous obliger à être bien organisés. Tours est aussi une formation avec une grosse défense. On devra se montrer patient, et être en mesure de tenir les longs rallyes qui auront leur importance. Ce sera très rare de marquer des points sur les premières balles, donc on doit se préparer à aller au combat.

Pour gagner, il vous faudra faire le match parfait...

« Avec toutes ces blessures, il a fallu se réinventer »

Oui c’est souvent le cas. Pour soulever ce trophée, face à cette équipe de Tours, on devra sans aucun doute sortir le match parfait. Mais j’ai joué plusieurs rencontres de ce type dans ma carrière, et ce n’est pas forcément la formation qui joue le mieux qui l’emporte. L’aspect mental est très important dans une finale. Tout peut se passer. Il faudra rentrer dans cette finale le couteau entre les dents. On a eu de très belles victoires cette saison, et on doit s’en nourrir pour croire en nos chances. C’est ce qui doit nous inspirer et nous guider vers la victoire. Je suis confiant pour dimanche. Rien ne peut nous empêcher de gagner.

« Le mental est très important lors d’une finale »

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Kyle Dagostino est prêt. (Stefania Marone / Volleytime­s)

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