« Ils klaxonnent, mais on n’ira pas plus vite ! »
« C’est super. Vraiment pratique. On se sent beaucoup plus rassuré que si on était sur un scooter. »
13 h. C’est la pause. Jade Thiery, 17 ans, en terminale au lycée AugusteRenoir à Cagnes, démarre sa Ligier X-Too RS. Deux ans qu’elle la conduit, déjà. Et Jade est loin d’être la seule convertie aux voitures sans permis. Ligier, Citroën, Microcar... Elles fleurissent sur ce parking, comme devant les lycées en général. « Ici, il y en a jusqu’à 50!» Jade a passé son permis AM à 14 ans. Elle a suivi 7 h d’apprentissage, moitié conduite, moitié code. « ça coûte à peu près 200 euros. Dix fois moins qu’un permisB!» Mais une fois obtenu le feu vert, Jade avait encore tout à apprendre. Alors son père l’a accompagnée, tout un été, dans ses premiers mois de conduite. « Il ne voulait pas me laisser aller directement sur la route au bout de 7h. Même les moniteurs trouvent que c’est très court. Avec le permis B, c’est 20h minimum... »
« Aller partout, sans contrainte »
Le scooter ? Hors de question pour Jade – « Ma famille y est opposée ». Le bus ? Hors sujet – « Là où j’habite, ils passent toutes les heures, au moment où on doit rentrer au lycée. » Va pour la voiturette, donc. Peu à peu, Jade a gagné en confiance, en expérience. Aujourd’hui, elle peut « aller partout, sans contrainte » ou presque : pas de voie rapide, pas d’autoroute, et 45 km/h max. En moyenne, Jade roule plutôt à 30. « Très peu de monde respecte les limitations. Ils klaxonnent. Ils doublent. Mais ça ne change rien, on n’ira pas plus vite.»
La liberté a un prix. 14 000 euros pour un tel modèle. Sa voiture a coûté beaucoup moins cher – « mon père est mécano, il l’a entièrement retapée ». Jade compte la revendre au moins 10 000 euros, afin de financer sa première vraie voiture. Elle est prête. Elle a passé le code du permis B. Avec une solide expérience à faire valoir.
« Mollo au début ! »
Quelques pas plus loin, une autre Jade discute avec ses copines Elia et Serena. Elles ont 16 ans, sont en 1re à Renoir. Jade a une Aixam électrique. Elia, une Microcar qui tourne à l’essence. Au début, Jade se sentait « très fébrile. Je ne me sentais pas du tout prête. Mais à force de conduire avec mes parents
à côté, j’ai appris. » Elia se souvient : « Sur les premières conduites, on y va mollo. Après, on se détend et ça va. » Des frayeurs ? « Comme tout le monde sur la route, relativise Jade. Ce n’est pas débridé, on n’est pas des fous ! Ce qui compte, c’est d’arriver entier et de rester vivant. »