« La cité invisible », la série
QUI EXPLORE LES MYTHES BRÉSILIENS
Pendant un long moment, Netflix était farci de productions américaines, aux synopsis pas toujours très subtiles. Il faut dire que quand on est afficionado des séries, les ficelles de l’Oncle Sam sont repérables à 10 miles à la ronde. Depuis quelque temps, le catalogue s’étoffe, avec des productions du monde entier, et des séries de provenances inhabituelles pour nous autre Français, à l’instar de « La Cité invisible », dont la deuxième saison vient d’arriver sur la plateforme.
Dans cette série brésilienne, le personnage d’Eric, un policier de la brigade de l’environnement, enquête sur la mort d’un dauphin d’eau douce retrouvé sur une plage. Une enquête a priori banale, qui va plonger ce héros pragmatique dans le monde des « entités ». Une femme papillon, une sirène,ou un homme sanglier, des créatures échappées de l’authentique folklore brésilien, et qui sont parfaitement infiltrées dans la civilisation moderne, vont se mêler à cette enquête et à sa vie.
Tropicale et nocturne
À la tête de ce programme, on retrouve Carlos Saldanha, un réalisateur producteur brésilien, déjà deux fois nominés aux Oscars et à qui l’on doit la trilogie de films d’animation « L’Âge de glace », et également « Rio », qui était déjà une sorte d’hommage à son pays. Il récidive dans cette série à l’esthétique nocturne tropicale très dépaysante, et dans laquelle, même dans les favelas, on devine l’amour du créateur pour le Brésil. Si elle est visuellement dépaysante, cette série est également très intéressante sur le plan sociétal. Au travers de ces créatures mythiques, elle nous parle du rapport de l’homme à la nature, de la façon dont la société moderne s’est insinuée dans les terres sauvages de l’Amazonie, et comment les légendes et les cultures qui nous ont précédés, sont toujours ancrées dans nos vies, même si elles restent invisibles aux yeux de ceux qui les ignorent.