Monaco-Matin

Les explicatio­ns du maire de Toulon, Hubert Falco, dans l’affaire du frigo

- ERIC MARMOTTANS ET CHRISTOPHE GAIGNEBET

Je suis né à Pignans, petit village de centre Var au pied des Maures, j’ai fait mes études à Toulon… » Jugé depuis

(1) mardi par le tribunal correction­nel de Marseille pour « recel de détourneme­nt de fonds publics », Hubert Falco a été invité hier à raconter son parcours et à s’expliquer sur les faits reprochés.

C’est la première fois que le maire de Toulon prend aussi longuement la parole pour se défendre dans « l’affaire du frigo ». « Depuis quatre ans je supporte cette affaire, c’est lourd à porter (...) J’ai essayé de mener ma vie politique honnêtemen­t en étant intègre ».

À la barre, il dénonce « une entreprise de démolition à mon égard. Le combat de 2020 ne s’est pas fait dans la dignité. » « Il fallait m’éliminer, et on ne pouvait le faire sur le terrain électoral », fustige l’ancien ministre. «La

«confiance des citoyens ne m’a jamais lâché, la masse silencieus­e ne se trompe pas. Si j’avais été malhonnête… »

La cafétéria

« Je n’ai jamais nié que je déjeunais à la cafétéria du conseil départemen­tal » ,a rappelé Hubert Falco évoquant une facilité, accordée notamment aux anciens présidents de la collectivi­té, qui remonterai­t « à avant 1985 ». « Il y avait un usage, que lorsqu’un ancien conseiller, un maire, vient manger, il est l’invité du Départemen­t », explique-t-il. « Je venais déjeuner quand j’avais besoin de monter au conseil pour travailler. »

Selon ses explicatio­ns, la fréquence de ces rendez-vous était liée à « des dossiers qui concernent la ville de Toulon ».

« Il m’arrivait peut-être d’y manger deux à trois fois par semaine. Je ne payais pas le repas. Dès que l’on m’a dit que c’était illégal, je n’ai plus jamais déjeuné là-bas. »

Le fameux frigo

Des plats cuisinés, préparés par du personnel du Départemen­t,

laissés à dispositio­n d’Hubert Falco dans un réfrigérat­eur dédié ? « Cela a été dit, effectivem­ent. J’ai même vu la photo dans la presse. Je lis la presse et ça me fait mal. Je conteste tout cela. Qui m’a vu chercher ces repas ? On a enquêté sur mes revenus, sur mes comptes. On a vu que les époux Falco dépensaien­t plus que la moyenne des Français. »

Le pressing

Le maire de Toulon est également mis en cause pour un service de lingerie contracté par le Départemen­t pour son personnel chargé du protocole. « On m’accuse d’apporter mon linge personnel, je ne sais pas comment appeler cette manoeuvre. Nous sommes deux (avec son épouse, Ndlr) avec une femme de ménage et une machine à laver. Est-ce que j’apporterai­s mon linge personnel au conseil départemen­tal ? Ce que j’apporte au pressing ce sont des costumes et des chemises, pas des shorts ou des pyjamas. »

La présidente fait remarquer à Hubert Falco qu‘il était moins catégoriqu­e lors de l’enquête. « Tout à fait, il est arrivé certaineme­nt à mon chauffeur d’amener mon sac de linge [à l’employé du Départemen­t chargé de déposer les vêtements au pressing]. Lorsque mon chauffeur allait chercher mon linge, je lui donnais des espèces pour qu’il règle la facture. »

Mes Alain-David Pothier et Jorge Mendes Constante, avocats des parties civiles – le syndicat Unsa et l’associatio­n Anticor –, devraient plaider aujourd’hui, avant les réquisitio­ns du procureur Mathieu Vernaudon. Les avocats de la défense – Mes Thierry Fradet pour Hubert Falco, Jean-Claude Guidicelli pour Marc Giraud – et leurs clients auront la parole en dernier ce vendredi. 1. Marc Giraud, ancien président du conseil départemen­tal, est poursuivi pour « détourneme­nt de fonds publics ».

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Le maire de Toulon Hubert Falco accompagné de Me Thierry Fradet.
(Photo Frank Muller) Le maire de Toulon Hubert Falco accompagné de Me Thierry Fradet.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco