Les explications du maire de Toulon, Hubert Falco, dans l’affaire du frigo
Je suis né à Pignans, petit village de centre Var au pied des Maures, j’ai fait mes études à Toulon… » Jugé depuis
(1) mardi par le tribunal correctionnel de Marseille pour « recel de détournement de fonds publics », Hubert Falco a été invité hier à raconter son parcours et à s’expliquer sur les faits reprochés.
C’est la première fois que le maire de Toulon prend aussi longuement la parole pour se défendre dans « l’affaire du frigo ». « Depuis quatre ans je supporte cette affaire, c’est lourd à porter (...) J’ai essayé de mener ma vie politique honnêtement en étant intègre ».
À la barre, il dénonce « une entreprise de démolition à mon égard. Le combat de 2020 ne s’est pas fait dans la dignité. » « Il fallait m’éliminer, et on ne pouvait le faire sur le terrain électoral », fustige l’ancien ministre. «La
«confiance des citoyens ne m’a jamais lâché, la masse silencieuse ne se trompe pas. Si j’avais été malhonnête… »
La cafétéria
« Je n’ai jamais nié que je déjeunais à la cafétéria du conseil départemental » ,a rappelé Hubert Falco évoquant une facilité, accordée notamment aux anciens présidents de la collectivité, qui remonterait « à avant 1985 ». « Il y avait un usage, que lorsqu’un ancien conseiller, un maire, vient manger, il est l’invité du Département », explique-t-il. « Je venais déjeuner quand j’avais besoin de monter au conseil pour travailler. »
Selon ses explications, la fréquence de ces rendez-vous était liée à « des dossiers qui concernent la ville de Toulon ».
« Il m’arrivait peut-être d’y manger deux à trois fois par semaine. Je ne payais pas le repas. Dès que l’on m’a dit que c’était illégal, je n’ai plus jamais déjeuné là-bas. »
Le fameux frigo
Des plats cuisinés, préparés par du personnel du Département,
laissés à disposition d’Hubert Falco dans un réfrigérateur dédié ? « Cela a été dit, effectivement. J’ai même vu la photo dans la presse. Je lis la presse et ça me fait mal. Je conteste tout cela. Qui m’a vu chercher ces repas ? On a enquêté sur mes revenus, sur mes comptes. On a vu que les époux Falco dépensaient plus que la moyenne des Français. »
Le pressing
Le maire de Toulon est également mis en cause pour un service de lingerie contracté par le Département pour son personnel chargé du protocole. « On m’accuse d’apporter mon linge personnel, je ne sais pas comment appeler cette manoeuvre. Nous sommes deux (avec son épouse, Ndlr) avec une femme de ménage et une machine à laver. Est-ce que j’apporterais mon linge personnel au conseil départemental ? Ce que j’apporte au pressing ce sont des costumes et des chemises, pas des shorts ou des pyjamas. »
La présidente fait remarquer à Hubert Falco qu‘il était moins catégorique lors de l’enquête. « Tout à fait, il est arrivé certainement à mon chauffeur d’amener mon sac de linge [à l’employé du Département chargé de déposer les vêtements au pressing]. Lorsque mon chauffeur allait chercher mon linge, je lui donnais des espèces pour qu’il règle la facture. »
Mes Alain-David Pothier et Jorge Mendes Constante, avocats des parties civiles – le syndicat Unsa et l’association Anticor –, devraient plaider aujourd’hui, avant les réquisitions du procureur Mathieu Vernaudon. Les avocats de la défense – Mes Thierry Fradet pour Hubert Falco, Jean-Claude Guidicelli pour Marc Giraud – et leurs clients auront la parole en dernier ce vendredi. 1. Marc Giraud, ancien président du conseil départemental, est poursuivi pour « détournement de fonds publics ».