Monaco-Matin

Guillaume Bats

REPART AU COMBAT L’humoriste, révélé par l’émission « On ne demande qu’à en rire », revient avec son deuxième spectacle. Il sera à Cannes et Nice en cette fin de semaine, puis à Six-Fours en mai.

- > > > > FABRICE MICHELIER fmichelier@nicematin.fr

Forcément, il ne passe pas inaperçu. Mais Guillaume Bats a fait de sa différence une force. Avec humour. Quitte à aller dans le trash. Né avec la maladie dite des « os de verre », le Rémois s’est construit comme cela et évoque son quotidien sans filtre. « Ça me permet d’être plus fort, d’anticiper les moqueries, les humiliatio­ns, de me protéger et prendre de l’assurance. C’est mon arme tout simplement », plaide-t-il du haut de ses 36 ans. Pour autant, il se refuse d’endosser le costume de chevalier blanc et de se faire le porte-parole de ceux qui seraient dans la même situation que lui : « J’essaie de ne pas me mettre cette charge sur les épaules, afin de rester le plus efficace possible. Si je prends part à un débat, une campagne de sensibilis­ation, je vais perdre cette objectivit­é qui fait que je parle de tout avec la même intensité. Mais je suis très heureux quand j’ai des retours de gens qui me disent : “Ton spectacle me fait du bien”. Quand j’entends cela, je me dis que j’ai tout gagné. »

Le théâtre comme thérapie

Passé de famille d’accueil en famille d’accueil durant son enfance, il monte pour la première fois sur scène à l’âge de 12 ans. Une révélation. « Ça me faisait tellement de bien, je me disais : “Je veux faire ça toute ma vie”. »

Pour concrétise­r son rêve, il peut compter sur sa prof de théâtre de l’époque qui lui donne les bases du métier. Mais surtout sur « la dame qui m’a élevé. J’ai fait plusieurs familles d’accueil et la troisième dans laquelle je suis arrivé, à l’âge de 11 ans, c’était une dame déjà assez âgée. Mais c’est vraiment celle qui a le plus cru en moi durant mon adolescenc­e. Elle me disait toujours : “Tu vas y arriver” ». C’est une grande tristesse de ma vie qu’elle n’ait pas vu ce en quoi elle croyait le plus », se souvient-il avec émotion. Car c’est en 2012 que sa carrière prend un sacré virage. Après avoir rejoint Paris en 2008, il fait ses premiers pas à la télévision dans l’émission de Laurent Ruquier « On ne demande qu’à en rire ». « J’y suis arrivé grâce à Waly Dia. On était déjà copains. Un jour, il m’a convié pour un sketch. Il n’a jamais eu une aussi bonne note que ce jour-là... Je dis ça comme ça ! Puis les Lascars gays m’ont également proposé d’intervenir. Laurent Ruquier est venu me voir, me disant : “Ça fait deux fois que tu apparais, faut se lancer seul maintenant”. J’ai demandé l’aide de Jérémy Ferrari, on a fait ensemble « l’adoption pour nuls » et ça a cartonné ».

Lié à Jérémy Ferrari

De là, naît une réelle amitié avec Jérémy Ferrari. Les deux hommes manient le même humour et ont collaboré sur l’écriture des spectacles de Guillaume Bats, dont le dernier qu’il présentera cette semaine à Cannes et Nice, avant de venir à Six-Fours. Le nom : « Inchallah ». Pourquoi ? « C’est un truc que je dis tout le temps. Avant même d’écrire la moindre ligne de ce spectacle, je m’étais dit : “Ce serait drôle un spectacle avec ce titre”. J’utilise cette expression pour tout et n’importe quoi, ça n’a pas du tout une connotatio­n religieuse, c’est un gimmick pour moi. » Au menu de ce deuxième one-man-show « trois ou quatre faits de société, comme le harcèlemen­t scolaire, le féminisme, un problème de santé que j’ai pu avoir, de l’amour… le tout avec toujours beaucoup d’autodérisi­on. Ça reste corrosif, n’amenez pas vos enfants de 8 ans », sourit l’humoriste. Forcément, dans ses textes il y a (DR) beaucoup de lui. « Ça part toujours d’une histoire réelle que l’on exagère. Mais la scène, c’est beaucoup mieux qu’une thérapie, c’est moins cher. Ça vaut aussi pour le public, qu’ils viennent voir le spectacle plutôt qu’une séance de psy à 70 ou 100 balles ! », lâche Guillaume Bats en guise de conclusion.

Guillaume Bats, « Inchallah ».

Jeudi 13 avril, à 20 h 30. MJC coeur de Ranguin, à Cannes. Tarifs : 22 euros, réduit 20 et 16 euros. Rens. salleraimu.mjcranguin.com

Vendredi 14 et samedi 15 avril à 20 h 30. Théâtre de la Cité, à Nice. Tarif : 20 euros.

Vendredi 12 mai, à 21 h. Théâtre Daudet, à SixFours. Tarif : 25 euros. Rens. www.theatredau­det.fr

Samedi 6 avril 2024, à 20 h 30. Le Colbert, à Toulon. Tarif : 25 euros. Rens. www.lecolbert.fr

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco