Monaco-Matin

JOURNÉE) / TOULON – PERPIGNAN, SAMEDI À 17H Azéma : « Je reste un Méditerran­éen »

- PROPOS RECUEILLIS PAR FLORIAN DALMASSO

Arrivé en novembre 2021 après l’éviction de Patrice Collazo, Franck Azéma vit sa première saison pleine sur le banc toulonnais. Avant la réception de Perpignan, le Catalan se confie.

Enfant, quel était votre rapport au rugby ?

J’ai toujours baigné dedans. Mon père jouait au rugby. Il a aussi entraîné. Alors enfant, j’ai toujours été dans son sac de sport. Dans les vestiaires. J’ai démarré à cinq ans, à l’école de rugby, le mercredi après-midi au village.

Et vous avez tout de suite accroché ?

Aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours régalé. De toute façon, au village, il n’y avait pas trop le choix (rires). Tu jouais au rugby et rien d’autre. Si tu faisais du foot, on se foutait de ta gueule. Puis je pense franchemen­t que mon environnem­ent était propice à ce que j’aime ce sport. J’entendais beaucoup parler de rugby

Vous avez démarré à entraîner à 32 ans, ce qui est assez jeune. Était-ce une vocation ?

Quand j’étais joueur, j’aimais passer du temps à l’entraîneme­nt avec les autres, notamment avec les jeunes. En fin de carrière, c’est venu vraiment naturellem­ent. Je suis revenu à Céret quand j’étais encore joueur et au village, je me suis retrouvé avec Gérard Colomines qui m’a dit, à un mois de la fin de la saison : “Tu n’as pas le choix, avec Jérôme Pradal (ancien deuxième ligne avec qui Franck Azéma était rentré de Perpignan, Ndlr) vous prenez l’entraîneme­nt la saison prochaine”.

C’est comme ça que j’ai démarré. On était en Fédérale 1 et franchemen­t, j’y ai vite pris goût. La saison d’après, on m’a proposé de prendre les Reichel de Perpignan et le centre de formation. C’était parti !

Je pense que c’est vrai. À la fois dans l’état d’esprit sur le terrain, dans la ferveur qu’il peut y avoir dans les tribunes. Dans le Sud, il y a un engouement particulie­r. Ces deux régions se ressemblen­t aussi dans l’exagératio­n qu’il peut y avoir par moments. Dans un sens comme dans l’autre. Mais je trouve que quand tu es joueur ou entraîneur dans un de ces clubs, c’est un bon moyen de se positionne­r. Il faut accepter la pression qu’il peut y avoir mais ça permet de vite savoir où tu en es.

Et vous, justement, en tant que Catalan, êtes-vous dans l’exagératio­n ?

Au fond de moi, je pense que oui (rires). Mais avec l’expérience, les rencontres, les choix de vie, tu te modèles différemme­nt. J’ai eu la chance de pas mal bouger et de voir autre chose. Mais je pense que je reste quand même, quoi qu’on dise, un Méditerran­éen !

Que retenez-vous de votre première expérience à Toulon, en cours de saison, l’an dernier ?

C’était enrichissa­nt parce que pour moi, c’était une situation nouvelle. Inédite. Je suis arrivé en novembre, en plein milieu de saison. Je ne connaissai­s quasiment personne de l’effectif, personne du staff. C’était un sacré défi, déjà pour moi, de savoir comment je pouvais m’adapter le plus rapidement possible. L’objectif, c’était d’amener le maximum de clarté et de confiance dans un laps de temps très court.

Avec Pierre Mignoni, vous formez un duo inédit dans le rugby français. Vos rapports ont pu être décrits comme compliqués en début de saison. Confirmez-vous ?

(Il rigole) Jamais ça n’a été compliqué. Je dirais même que ça a été très simple dès le départ. Et c’est surprenant ! Même si c’était notre choix, on pouvait s’attendre à ce que dans le fonctionne­ment, il y ait des manques, des vides… et c’était tout l’inverse. On n’a pratiqueme­nt pas eu à se parler. Ça s’est fait naturellem­ent.

Vous avez déclaré que ni vous, ni Pierre, n’aviez d’ego. Pouvez-vous détailler ?

Avoir de la confiance de l’orgueil dans le sens où on est compétiteu­r, oui. Ça, on l’a. Mais avoir de l’ego, je pense qu’aujourd’hui, c’est le dernier de mes soucis. Et pareil pour Pierre. C’est certaineme­nt lié à notre parcours, notre éducation. On ne le doit pas forcément à nous mais surtout à notre environnem­ent, et ce depuis tout gamin.

 ?? (Photo Florian Escoffier) ?? Azéma, 52 ans, est loué par les siens pour sa simplicité.
On dit souvent que Toulon et Perpignan sont deux clubs qui se ressemblen­t. Qu’en pensez-vous ?
(Photo Florian Escoffier) Azéma, 52 ans, est loué par les siens pour sa simplicité. On dit souvent que Toulon et Perpignan sont deux clubs qui se ressemblen­t. Qu’en pensez-vous ?

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