« Ce qui m’inquiète, c’est la précocité »
Marie-Pierre Ferriol de l’Unité de police jeunesse et prévention
Son visage est familier de tous les élèves de Monaco. Sous-brigadier à la Sûreté publique et à la tête de l’Unité de police jeunesse et prévention, Marie-Pierre Ferriol mène souvent des opérations de prévention routière dans les établissements. Cette fois, elle a alerté les jeunes sur les dangers et conséquences néfastes de l’alcool au volant.
Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus quand on parle de jeunes et d’alcool ?
La précocité. Poussés par la curiosité, ils consomment de plus en plus tôt des toxiques comme l’alcool ou le cannabis. On estime que l’expérimentation de ces produits se fait autour de 15-16 ans. Il y a quelques années encore, un adolescent de 17 ans sur deux avait expérimenté. Je leur ai fait comprendre qu’il fallait réfléchir avant d’agir et que conduire en ayant bu peut mener à la mort. Un mort sur la route, c’est déjà un de trop.
Vous avez aussi insisté sur les conséquences pour leur vie future…
En intervenant avec le statut de policier, il est important que ces jeunes sachent où se situer par rapport à la loi. Les condamnations peuvent être importantes et sévères et leur inscription sur le casier judiciaire peut littéralement modifier leur avenir professionnel et personnel. Les choix qu’ils font peuvent avoir un impact sur demain.
Prennent-ils réellement conscience de ces risques ?
En Principauté, les enfants sont sensibilisés très jeunes, dès l’âge de 12 ans, aux dangers liés à la route. Lors de ces interventions, j’évoque les perturbateurs de la conduite que sont l’alcool et le cannabis.
Cette sensibilisation peut ensuite ouvrir un débat au sein de la famille et les parents peuvent apporter leur expérience et les prévenir de ces dangers.
Avez-vous déjà été confronté à un drame de la route lié à l’alcool ?
Il m’est arrivé une fois dans ma vie, et j’espère que ce sera la dernière, d’arriver sur les lieux d’un accident mortel. Il s’agissait d’un jeune de 18 ans. J’ai dû aller prévenir les parents. Ce fut traumatisant.