Monaco-Matin

« On ne sait jamais quand on part, alors il faut savourer la vie »

- A. C.

Sa première confrontat­ion avec la mort, Eva s’en souvient encore.

« J’avais 12 ans, c’était mon grandpère, dont j’étais très proche. Je lui ai fait un bisou sur le front, et j’ai été surprise par sa froideur. Mais il avait l’air tellement apaisé, que ça m’a rassurée… »

Et pourtant, la mort frappe encore avec cruauté quelques années plus tard. Alors qu’elle a 21 ans, Eva perd une petite soeur, un bambin âgé d’un an à peine, atteinte d’une tumeur au cerveau. « J’avais à peine eu le temps de la connaître, mais cela m’a vraiment fait prendre conscience que, quel que soit l’âge, on ne sait jamais quand on part, alors il faut savourer la vie. »

Un tableau comme une dernière volonté

Avec ses aquarelles, Eva souhaite avant tout rendre hommage aux disparus. À faire perdurer leur image, voire leur esprit, aux yeux des vivants. « Après la perte d’un proche, les familles me disent ce qu’elles ont envie de voir en lui. » Une mère lui a ainsi commandé un tableau pour son fils décédé à l’âge de 16 ans, un passionné de rugby qu’elle surnommait « le roi de lumière ». « J’ai dessiné deux arbres aux belles racines avec une étoile filante qui passe par-dessus, et une couronne posée sur une branche… » Eva expose et commercial­ise ses créations d’artiste funéraire sur Instagram ou Facebook (1), sous le nom de Saorsacréa­tion. « Ça veut dire liberté en gaélique », précise celle dont les pérégrinat­ions l’ont amenée à chérir l’Écosse.

Des images, pour endurer le dernier voyage… 1. Comptez 173 euros pour une plaque préconçue ; 230 euros pour une plaque personnali­sée, qui exige trois semaines de fabricatio­n.

 ?? ?? C’est à proximité du cimetière de Magagnosc, à Grasse, qu’Eva Pierrot conçoit ses aquarelles en hommage aux défunts.
C’est à proximité du cimetière de Magagnosc, à Grasse, qu’Eva Pierrot conçoit ses aquarelles en hommage aux défunts.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco