Raquel Garrido (LFI) à Toulon : « Dégoûter les gens de la politique, c’est très grave »
« Rassurez-vous, je ne suis pas venue à Toulon pour me présenter aux prochaines municipales », s’amuse Raquel Garrido. Pour la deuxième fois depuis le début de l’année, la députée LFI de Seine-SaintDenis est descendue dans le Var donner un coup de main aux militants, en tant que marraine du parti mélenchoniste. Hier à midi, c’est sur le marché du cours Lafayette, à Toulon, qu’elle mouille la chemise.
Premier sujet abordé ? La condamnation du maire Hubert Falco à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité. « Bravo !, lâche-t-elle spontanément, sans vraiment connaître le dossier. Ce que me disent mes amis Insoumis, c’est que l’affaire du frigo n’est que le fil d’une pelote, qu’un des aspects du système ». Vraiment ? « L’intégrité des élus doit être garantie », poursuit Garrido : « C’est très grave de dégoûter les gens de la politique comme ça. Quand des élus ont ce genre de comportement, c’est vraiment criminel vis-à-vis de la souveraineté du peuple. Cela pousse à l’abstention. J’ai toujours plaidé pour qu’il y ait des chartes éthiques. Les élus doivent s’engager à accepter leur propre révocabilité. » Sur la réforme des retraites, Raquel Garrido
se dit « en colère » après la décision « honteuse » du Conseil constitutionnel et les quelques censures. Cette juriste pointe « les mesures négociées avec Retailleau et Ciotti, puis retoquées ». « Soit on leur a vendu de la verroterie en toc, soit ils étaient dans la combine », déplore-telle. Elle appelle le Président à retirer la loi ou à « se retirer lui-même ». « Allons aux urnes », encourage celle qui souhaite taper sur des casseroles ce soir, plutôt que de suivre l’allocution du chef de l’État à la télé.
Raquel Garrido trouve également « décevante » la non-recevabilité du Référendum d’initiative partagée et ne se fait « guère d’illusions » sur la demande d’un deuxième RIP, dont le sort sera scellé le 3 mai. L’épouse d’Alexis Corbière met dorénavant son énergie à la construction « pacifique » d’une VIe République, qu’elle espère « le plus rapidement possible » : « Vous imaginez Marine Le Pen avec autant de pouvoirs que Macron ? »