Jean-Luc Bartoli À LA CONQUÊTE DES ÉTOILES
Il est parti de rien. Visionnaire, en quête de qualité et de satisfaction client, Jean-Luc Bartoli est propriétaire de six établissements dans le centre de Nice. Portrait.
Il est Corse. Niçois d’adoption pour les besoins de ses études d’ingénieur électronique, JeanLuc Bartoli est entrepreneur aussi et surtout dans l’âme. Parti de rien, le voilà aujourd’hui à la tête de six établissements prestigieux dans le centre de Nice (hôtels et restaurants) réunis sous l’enseigne Hocotel, d’une soixantaine de villas en Corse, et de sa propre société de construction. 130 collaborateurs, un chiffre d’affaires non communiqué mais en croissance de 20 % par rapport à l’année précédente, on vous raconte l’histoire de JeanLuc Bartoli, parti de rien, pas encore arrivé à destination, mais toujours sur le chemin de la qualité et de la satisfaction client.
Il nous reçoit dans un bureau de l’hôtel de Suède (16, avenue de Suède à Nice), acquis en 2010, qui doit être rénové en 2025 pour décrocher une quatrième étoile. Audrey Hepburn en fond mural, une déco soignée, le patron s’installe.
De la baraque à frites à un petit empire
Laissez tomber le costard-cravate et les éléments de langage préparé, ici on dit ce qui doit être dit, sans tourner autour du pot. « Quand j’étais jeune, je tenais une baraque à frites en Corse. On n’avait rien. Je me lance avec deux amis, professionnels de l’hôtellerie en Corse, on achète l’hôtel Le New York sur l’avenue Jean-Médecin à Nice [vendu depuis, Ndlr]. Puis la guerre du Golfe éclate. Le tourisme est à l’arrêt. Mes amis rentrent. Moi non. Ensuite, ça a redémarré. » En 1995, il monte une holding, Corse hôtellerie, et poursuit ses investissements à Nice. En 2002, il achète l’hôtel Univers (2, rue de la Liberté à Nice), rénové l’année dernière pour 2,5 M et transformé en 4 étoiles. «En 2007, on me propose de racheter la brasserie La Lorraine (16, rue Halévy à Nice), j’ai dit oui. On l’a fait évoluer. En 2010, je rachète l’hôtel Le Suède, que l’on rénove en 2012, et là, on va faire à nouveau de gros travaux pour aller chercher la 4e étoile dans 2 ans. En 2013, on me propose le restaurant Le Magenta (1, place Magenta à Nice). Là, je me pose la question : est-ce qu’on est capable ? » La réponse est oui, et l’envie est là. Une part de challenge, d’autant que dans la foulée on lui propose un établissement qu’il a dans son viseur depuis longtemps : l’hôtel Ambassador (8, avenue de Suède à
Nice – en travaux depuis octobre 2021).
2M investis par an
Parce que l’homme est fondu d’architecture, de belles pierres et d’emplacements de qualité. « On m’appelle pour acheter les murs, je n’ai pas hésité une seconde. J’apprends plus tard qu’il est au coeur du projet de la Ville, Park Avenue, j’en suis ravi. On s’associe alors avec une boutique de luxe qui aura sa place dans le hall. » L’hôtel Ambassador est actuellement en rénovation et devrait ouvrir, en 4 étoiles, dès février 2024. Jean-Luc Bartoli investit environ 2M chaque année dans ses établissements. « On m’a sollicité pour reprendre le restaurant Maison Margaux (2, place Magenta à Nice). Je dis oui et on signe en 2021, après une période Covid avec les problèmes de recrutement qui ont compliqué son redémarrage. Aujourd’hui tous les voyants sont au vert, la ville est belle, on a construit 12 studios dans le centre pour héberger le personnel parce que le logement reste un point critique, mais on est prêts. » Un prochain « coup » en ville ? Oui, mais encore secret. À la tête de 200 chambres sur ses hôtels, il se rêve rachetant les murs du Royal ou du West End. Il parle de «la magie du métier où il faut sans cesse se réinventer, parce qu’avec les réseaux sociaux, le touriste n’est plus juste de passage. Il ne faut pas oublier ça. »
« Avec les réseaux sociaux, le touriste n’est plus juste de passage. »