Monaco-Matin

Profiter du yacht de luxe autrement à Monaco

La société Neoyot vient de concevoir une nouvelle manière d’accèder du yachting de luxe. Créée à Nice en juin, la toute jeune entreprise vient d’importer son concept en Principaut­é.

- ANNE-SOPHIE COURSIER acoursier@nicematin.fr

Aujourd’hui, on n’achète plus un yacht de luxe, même lorsque l’on en a les moyens, la tendance actuelle veut désormais que l’on s’y abonne. » Partant de ce constat, Anthony Brisacq, à l’origine en 2015 de Yachster, la première marketplac­e de locations de yachts, et son fils Matteo, ont créé mi-juin, à Nice, Neoyot, une agence de yachting qui se veut 2.0.

Moins d’un an après son lancement, le binôme importe son activité en Principaut­é. Il propose d’accéder aux yachts de luxe d’une manière inédite, via un abonnement illimité et un système de jetons. « Ce procédé est souple, n’a rien à voir avec ce qui existe aujourd’hui, et inclut le service haut de gamme. » Aujourd’hui opérationn­elle à Monaco, la société Neoyot a présenté son concept à la Marina du Yacht-club en fin de semaine dernière, au détour de deux journées découverte­s, qui ont fait mouche.

Le contexte

« Dans la sphère des hauts moyens, la tendance n’est plus d’acquérir un yacht, encore moins de luxe, et de l’amarrer dans un port, le laissant vide de tout occupant durant une bonne période de l’année, reprend Anthony Brisacq. Nous observons désormais une évolution dans le comporteme­nt des consommate­urs, même dans le domaine du luxe. À l’image de ce qui se pratique pour les voitures, les jets privés, on n’achète plus un yacht et on trouve des alternativ­es. »

Une mouvance qui donne naissance à un nouvel écosystème auquel Neoyot a choisi de répondre. « L’abonnement illimité comme on

le propose n’est pas du time-share, plus contraigna­nt en termes de réglementa­tion et bien différent de ce que l’on a mis en place. »

Comment ça marche ?

C’est dans le procédé de la réservatio­n que l’abonnement illimité se démarque du time-share. Pour cette nouvelle activité, Neoyot a développé un outil digital qui, s’appuyant sur l’intelligen­ce artificiel­le, permet à ses abonnés, via une applicatio­n, de réserver un yacht 24 heures sur 24 et 7 jours sur sept pour la durée qu’il souhaite. Cette réservatio­n est rendue possible après la souscripti­on à

l’abonnement qui lui se fait au choix sur 12, 24 ou 36 mois. La réservatio­n se paie au moyen de jetons. L’accès est donné à un yacht de 37 à 80 pieds (11,5 à 24 m). À l’année, ce dernier ne sera partagé qu’entre 4 et 6 abonnés maximum ce qui laisse de vraies plages de réservatio­n.

« Si à la fin de sa réservatio­n, le bateau est encore disponible, l’abonné peut même prolonger sa réservatio­n toujours via l’applicatio­n. » Une démarche rendue d’autant plus simple que l’abonné peut récupérer chaque jour s’il le souhaite ses jetons utilisés en les rachetant toujours sur son appli.

« Sont également inclus dans les réservatio­ns un chat instantané

avec le capitaine et l’organisati­on des itinéraire­s. »

Pour le propriétai­re, c’est tout aussi intéressan­t. « Neoyot s’occupe de la gestion de l’équipage, de l’entretien technique et du nettoyage. »

Pour qui ?

« Cet abonnement illimité n’est intéressan­t que si, sur l’année, on envisage de naviguer 30 jours maximum. Au-delà, l’abonnement devient trop coûteux et n’est plus attractif. » Les premiers intéressés sont d’anciens propriétai­res de yacht qui ont lâché leur bateau et les contrainte­s financière­s inhérentes mais qui veulent continuer à naviguer de temps en temps. Mais pas seulement. Anthony Brisacq cible aussi ces chefs d’entreprise et ces cadres qui sont de potentiels acheteurs de yacht « mais qui, raisonnabl­es, ne franchisse­nt pas le pas parce qu’ils recensent toutes dépenses liées à cet achat ». Le patron de Neoyot estime que sur 100 acheteurs potentiels, «25 acquièrent un yacht ». Ce sont les 85 autres qui l’intéressen­t. « Notre concept est fait pour eux. Ils ont les moyens et aiment le bateau mais ils veulent rester raisonnabl­es. Avec l’abonnement illimité, ils le restent. »

Une alternativ­e à l’achat

Pour le directeur de la société, aucun doute, « cette nouvelle façon de profiter d’un yacht représente une réelle alternativ­e à l’achat et répond aux exigences des plaisancie­rs d’aujourd’hui ». « C’est une solution pour naviguer à bord de constructi­ons neuves tout au long de l’année sans supporter les contrainte­s de la propriété, tout en bénéfician­t d’un service tout compris pour naviguer librement. »

La formule se veut gagnante. « Elle permet ainsi de réduire jusqu’à cinq fois les coûts, tout en offrant une flexibilit­é d’utilisatio­n du yacht et sans avoir à supporter l’achat du bateau, sa maintenanc­e et sa gestion. » Pour se lancer, l’entreprise s’était posée à Cannes en juin dernier. À peine vient-elle d’importer le concept en Principaut­é que les demandes affluent depuis la fin de semaine. Neoyot est de toute évidence dans le bon courant et en bonne place en Principaut­é.

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Les premiers bateaux accessible­s par abonnement­s étaient exposés à quai sur la marina du Yacht Club de Monaco. Ils s’agit de deux bestseller­s de la gamme Pardo Yachts (Pardo 38 et Endurance 60)
 ?? (Photos Jean-Charles Dusanter) ?? Anthony et Matteo Brisacq, fondateurs de Neoyot. Ils ont organisé deux journées découverte à la marina du Yacht-club de Monaco. Depuis, les demandes affluent.
(Photos Jean-Charles Dusanter) Anthony et Matteo Brisacq, fondateurs de Neoyot. Ils ont organisé deux journées découverte à la marina du Yacht-club de Monaco. Depuis, les demandes affluent.

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