La Fête du citron aurait rapporté plus de 60 M€
Selon une étude commandée par la Ville, l’édition 2023 de la manifestation – qui a battu le record de fréquentation – aurait engendré entre 60 et 70 millions d’euros pour la commune.
C’est l’événement phare de Menton. Et pourtant, ses retombées économiques sur le territoire n’avaient jamais été sérieusement quantifiées… Jusqu’à présent. Pour la première fois cette année, la Ville a commandé une étude afin de mesurer plus concrètement l’impact de la manifestation sur la commune. Et la surprise est de taille. Cette 89e édition aurait rapporté entre 60 et 70 millions d’euros !
Des chiffres bien au-delà des espérances de la municipalité. « Jusqu’à présent, nous faisions des estimations au doigt mouillé, sans aucune base scientifique, et la fourchette annoncée était souvent de l’ordre de 15 à 20 millions d’euros… Ces résultats sont une excellente nouvelle. C’est dire l’importance de cette manifestation ! », a réagi le premier adjoint Christian Tudès, après l’évocation de cette étude en conseil municipal.
La gratuité des jardins Biovès saluée
J’ai toujours dit que si nous étions obligés de la supprimer, ou bien si nous étions confrontés à des éléments météos ou autres nous empêchant qu’elle se déroule, nous serions – tous les opérateurs économiques à Menton – dans une situation extrêmement difficile… »
Le rapport complet devrait être disponible d’ici quelques semaines. « C’est très intéressant notamment pour les Mentonnais de voir ce que cette Fête produit comme richesse sur le tissu économique
«local. J’espère aussi que cela mettra un terme au débat sur la gratuité des jardins Biovès. Je crois que vous avez la réponse », a conclu l’élu.
Outre l’accès libre aux jardins Biovès, plusieurs facteurs peuvent expliquer le succès de cette 89e édition sur le thème « Rock & Opéra » : reprise des sorties postCovid, circuit d’origine retrouvé pour les dix chars d’agrumes, renforcement de la communication sur les marchés européens par l’office de tourisme… Après trois années d’annulations ou de modifications en raison de la crise sanitaire, l’enjeu pour la Ville était de faire renaître la manifestation. Pari gagné, si on en croit les chiffres. Avec plus de 100 000 spectateurs recensés sur les 15 jours de festivités, cette 89e édition a enregistré le meilleur chiffre de fréquentation de l’histoire de la Fête. Le précédent record était de 95 000 entrées, en 2004, pour la 71e édition sur le thème « Walt Disney Studio ». À titre de comparaison, en 2022, la 88e édition avec jauges et parcours restreint avait fait 55 000 entrées.
Avec des tarifs pour les corsos en légère hausse cette année, les ventes de places s’élèvent ainsi à 1,8 million d’euros. « Mais il n’y a pas que ça. C’est tout l’attrait de la manifestation qui est pris en compte dans cette étude sur les retombées économiques : combien de personnes étaient présentes sur la destination, combien elles ont dépensé… En moyenne, on sait qu’un touriste à Menton va dépenser entre 80 et 120 euros, et qu’une personne en séjour consommera aux alentours de 140 euros par jour », détaille l’office de tourisme, sans pouvoir en dire davantage, pour l’heure. Des réunions de travail doivent encore avoir lieu pour analyser toute l’étude.
Une « bouffée d’air économique »
Du côté des commerçants et hôteliers, le constat est unanime : cette année marquait bien un retour en force de la « vraie » Fête du citron. « On a eu une édition exceptionnelle avec de très bons taux d’occupation et des prix moyens importants. On ne peut que se réjouir de ces chiffres qui viennent confirmer l’importance de cet événement pour nous », commente Thomas Laurenti, le président du syndicat des hôteliers-restaurateurs de Menton. « Sans la Fête du citron, on aurait beaucoup de mal, nous, à rester ouverts à l’année. C’est une bouffée d’air économique en février, qui nous permet de lancer la saison relativement tôt, sans avoir à attendre avril ou mai. »
Laure Ippolito, la présidente de l’association des commerçants Menton Sourire opine : « Cette année, il y avait énormément de monde, c’est certain. Les commerçants ont été très contents, j’ai eu des retours très positifs dans toute la ville, pas seulement l’hypercentre, et dans tous les domaines, que ce soit le textile, les souvenirs, les glaciers… ».