Balles neuves !
Et s’il flottait comme un air de Roland-Garros dans le paysage politico-syndical de la France en ce drôle de printemps ? Acculé en fond de court par des adversaires offensifs, Emmanuel Macron a de plus en plus de mal à renvoyer la balle et à se débarrasser d’une terre battue contestataire qui lui colle aux baskets. Hier encore, malgré sa volonté de monter au filet de la France des territoires et de smasher les mauvaises ondes, la balle de la rancoeur lui est revenue en pleine figure. Accueilli à Sélestat et Muttersholtz par un concert de casseroles et des mots doux désormais habituels, le président de la République a eu bien du mal à renouer le fil d’un dialogue rompu avec les Français. Comme un joueur en perdition, peut-être doit-il modifier quelque chose dans sa routine quotidienne. Changer d’entraîneur ? Impossible. Emmanuel Macron n’écoute que lui-même et considère n’avoir besoin de personne pour orienter son jeu. Modifier son équipe, alors ? Rien ne dit que virer son agent (Élisabeth Borne en l’occurrence) ou ses ministres de préparateurs physiques, physio, kiné ou psy seraient de nature à calmer la vindicte populaire. De plus en plus seul au milieu du court, il ne peut exclure de faire valser la tête de sa Première ministre avant les joutes estivales. Le microcosme bruisse de la rumeur d’un départ de Matignon pour la dévouée Élisabeth, dès lors qu’il sera entendu que sa tentative d’élargissement de sa majorité et le nouveau souffle espéré auront échoué. Mais qui, dans ce cas, pour seconder le
« boss » ? Peu convaincu des options Le Maire ou Darmanin, trop associés à sa propre politique, mais bien conscient que sa seule porte de sortie penche à droite, c’est vers un vrai LR compatible qu’Emmanuel
Macron pourrait bien trouver le salut. Et voilà comment la folle idée d’un Jean-François Copé à Matignon a surgi récemment. Et puisqu’il est question de renouveau et d’un évident besoin de changer les têtes, le chef de l’État pourrait compter, malgré lui, sur les syndicats. Après Philippe Martinez à la CGT qui a cédé sa place à la peu complaisante Sophie Binet, c’est au tour de Laurent Berger d’annoncer la fin de son règne à la CFDT et d’offrir sa succession à Marilyse Léon, actuelle patronne de l’intersyndicale. Pas sûr que ces balles neuves permettent au Président de renverser la table et de remporter le match !
« Comme un joueur en perdition, peut-être doit-il modifier quelque chose dans sa routine quotidienne »