Monaco-Matin

« L’agence tous risques » S’INSTALLE SUR PARIS PREMIÈRE

La chaîne du groupe M6 propose une journée entière consacrée à la bande de Barracuda et Hannibal Smith avec une kyrielle d’épisodes des années 1980, un film et un documentai­re inédit.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Voix off : « Accusés d’un vol qu’ils n’ont pas commis, n’ayant aucun moyen d’en faire la preuve, ils fuient sans cesse devant leurs poursuivan­ts. Pour subsister, ils emploient leurs compétence­s. Quand la loi ne peut plus rien pour vous, il vous reste un recours, un seul : l’Agence tous risques. » Salve de tirs. Trois riffs de guitares. Puis l’un des plus grands génériques de l’Histoire : « L’agence tous risques, c’est vraiment. La dernière chance au dernier moment. Les mauvais coups, des truands. L’agence les règle au comptant. Si l’injustice, vous attend. L’agence tous risques, l’attend au tournant. Pour la victime aux abois. Tout à coup elle surgira. Dans les dangers, ces rois du sang-froid. Ces voyageurs, sans visa. Ont livré le bon combat ». Voilà, normalemen­t vous avez le générique en tête pour la journée. Ne me remerciez pas, c’est cadeau.

Un générique culte

Entre 1983 et 1987, durant 97 épisodes, ce générique va marquer tout une génération à tel point qu’un film sortira en 2010 et que Playmobil déclinera la série en jouets. Paris Première propose, ce jour, une journée 100 % « Agence tous risques » avec de très nombreux épisodes à voir dès 10 h, le film de 2010 en prime time et un documentai­re consacré à Barracuda en fin de soirée. De quoi dignement célébrer une série mythique des années 1980. Qui est derrière cette merveille ? Le duo Lupo-Cannell, déjà à la manoeuvre dans « Un homme dans la mafia », entre autres.

Une série chorale, une première

La série s’attarde sur quatre vétérans de la Guerre du Vietnam, jugés et condamnés pour avoir fait un braquage sur ordre de leurs supérieurs. Ils s’évadent naturellem­ent de prison et ont la police militaire à leurs trousses. Pour occuper ses journées, le quatuor se met au service des opprimés, gracieusem­ent, et fait usage de son expertise militaire pour défendre la veuve et l’orphelin dans tous les patelins perdus de l’Amérique. Autrement dit, chez les Rednecks ou les types qui portent des jeans trop moulants et une moustache. Derrière cette simplicité apparente, se trouve la série qui va donner naissance à un genre : la comédie d’action. Une série où ça défouraill­e constammen­t sans que jamais personne ne soit blessé ou tué. Et sans une goutte de sang. Avec une pointe d’humour ici et là.

Les scénarios, souvent répétitifs, n’ont jamais été le fort de « L’Agence tous risques ».

Ici, on s’attarde surtout sur les personnage­s, quatre CV bien identifiés. En tête d’affiche, on retrouve un vieil habitué des plateaux de tournage en la personne de George Peppard.

Il est Hannibal Smith, le taulier, cigare en bouche et gimmick verbal qui va devenir la signature de la série : « J’adore quand un plan se déroule sans accroc ». A ses côtés, Dirk Benedict, le playboy de l’escouade, que l’on surnomme « Futé ». Ensuite, on trouve Mister T sous les traits de Barracuda, une montagne de muscles, des bijoux en or, une coupe iroquoise, une phobie des avions, des mains aussi puissantes que celles de Mike Tyson mais un coeur gros comme ça. Enfin, le dernier loustic, le plus barge : « Looping » (joué par Dwight Schultz). Pilote émérite, Looping est surtout un illuminé sorti de l’asile. Quatre personnage­s qui vont tenir la série pendant presque cinq ans avec blagues, boutades et poursuites en bagnoles.

Une fin bâclée et des petits secrets

Pour la première fois, une série télévisée met en avant un groupe de héros et non plus l’éternel flic solitaire. Seul bémol, la fin de la série a été bâclée. Après quatre saisons franchemen­t réussies, tout ce petit monde a voulu sortir de sa zone de confort et le carré d’as a été arrêté par la police militaire et a choisi de se mettre au service du Gouverneme­nt en tant qu’agents secrets. Cette nouvelle trame ne prend pas et la série s’arrête définitive­ment après treize épisodes (bon, l’entente entre les quatre n’était plus au beau fixe non plus).

La série est surtout visuelle, à commencer par la légendaire camionnett­e noire et rouge de Barracuda, une GMC Vandura. En réalité, elle appartenai­t à Stephen J. Cannell, le showrunner de la série. Sauf que le créateur ne supportait pas que quelqu’un touche à son bébé, y compris les acteurs de son show. Moralité, les séquences montrant l’intérieur du véhicule sont tournées en studio quand les scènes de cascades utilisent des camionnett­es Ford Econoline customisée­s. Un mythe s’effondre.

Journée « Agence tous risques », à partir de 10 h, sur Paris Première avec un tunnel d’épisodes toute la journée avant une soirée spéciale avec le film « L’Agence tous risques » à 21 h puis le documentai­re « Génération Barracuda » à 23 h.

 ?? (DR) ?? L’équipe de « L’agence tous risques ».
(DR) L’équipe de « L’agence tous risques ».
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco