Monaco-Matin

« C’est l’idée du corps tel qu’il vit, comme le mobilier qui vit à travers le temps »

- Julien Spiewak, photograph­e PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE CARDONA

Quel est votre processus de création ?

Cette exposition regroupe une trentaine d’images qui ont été réalisées dans le Palais princier de Monaco et à Dolceacqua. Ce sont des images qui prennent soit un détail d’une oeuvre, soit une vue plus large avec un corps humain qui est introduit dans le décor. Je réalise cette série depuis une dizaine d’années. Les photos prises au Palais princier ont été réalisées en plusieurs temps. Je suis d’abord venu une première fois réaliser des images que j’ai imprimées en noir et blanc pour faire des croquis préparatoi­res ensuite, dans mon atelier. Puis je suis revenu avec des modèles vivants pour faire des photograph­ies dans les lieux, un jour de fermeture du Palais.

Qui sont les modèles ?

Les modèles sont des personnes de mon entourage, des amis, de la famille. On me demande souvent si ce sont des « top models ». Pas du tout, au contraire. Je joue avec les aspérités de la peau, les poils, avec des détails du corps. Et il n’y a pas de retouche. C’est vraiment l’idée du corps tel qu’il est, tel qu’on le voit et qui vit. Comme le mobilier qui vit à travers le temps.

Quelle est l’idée directrice de votre travail ?

D’abord, le mobilier lui-même a été dessiné en fonction des courbes de l’homme et de l’animal. On le voit très bien dans certaines des images de cette exposition. Et puis il y a l’idée de redonner vie à certains lieux, d’avoir un autre regard. Aujourd’hui, on est un peu inondés d’images et donc on n’est plus forcément dans le détail. Par ce travail, ça nous demande une petite attention supplément­aire sur les couleurs, les courbes, les matières. Ça redonne un peu d’intérêt à l’image photograph­ique.

À titre personnel, qu’est-ce que cela représente pour vous d’exposer au coeur du Palais princier ?

J’étais très heureux d’exposer ici car je ne m’attendais pas à une exposition d’art contempora­in dans le Palais. C’était vraiment une grande surprise. J’ai réalisé les photograph­ies ici, elles sont exposées ici, in situ, dans un cadre muséal. C’est un double regard intéressan­t. Et pour les visiteurs du Palais, c’est aussi une occasion de revoir le Palais d’une manière différente à la fin de leur visite.

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