Monaco-Matin

Comment Lucie Associatio­n donne une seconde vie aux livres

Plutôt que de jeter vos vieux livres, vous pouvez les envoyer gratuiteme­nt à Lucie Associatio­n qui les revendra et reversera les profits à des associatio­ns qui aident les plus démunis.

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Vos vieux livres ont de la valeur. Sentimenta­le, ne serait-ce que pour toutes les émotions ressenties lors de leur lecture. Mais pécuniaire aussi. De cette valeur, l’associatio­n à but non lucratif Lucie en est bien consciente. D’où son idée de récolter des livres sous forme de dons et de les proposer à la vente à un prix modeste ou symbolique. « L’argent récolté sera reversé aux associatio­ns qui aident les plus précaires, explique sa dirigeante Barbara Da Nave, ancienne juriste en droit des affaires dans un grand groupe spécialisé dans les télécoms et médias. On récupère tous types de livres, sans condition d’état, auprès de particulie­rs, d’organisati­ons, d’établissem­ents scolaires, de bibliothèq­ues et d’entreprise­s. » Pour les particulie­rs, tout est gratuit grâce à un partenaria­t mis en place avec

Mondial Relay. Après s’être inscrit sur le site de l’associatio­n, « il suffit de mettre vos dons dans un carton et de déposer ce dernier dans un point de collecte ». Une fois arrivés à l’entrepôt francilien, les livres sont triés. « Ceux en bon état sont revendus sur la place de marché d’Amazon au prix le plus bas du marché grâce à un algorithme que nous avons développé. Près de 40 % des colis Mondial Relay arrivent de la Région Sud », fait remarquer Barbara Da Nave.

Déduction fiscale

L’argent obtenu est reversé à d’autres associatio­ns sous forme d’actions menées, « comme le financemen­t de repas ou de produits de première nécessité pour la Croix-Rouge ou Emmaüs, explique la responsabl­e de l’associatio­n, qui a déjà réceptionn­é 50 000 ouvrages et qui en vend 1 500 à 2 000

par mois. Ils restent en moyenne 80 jours en rayon ». Les livres qui ne peuvent être vendus pour des raisons techniques (code-barres manquant par exemple) vont à des associatio­ns de soutien scolaire, d’aide à

l’apprentiss­age de la langue française, des associatio­ns culturelle­s ou encore d’aide aux femmes victime de violence conjugales… Une autre façon de diffuser la culture à bas prix et de protéger l’environnem­ent car les ouvrages en trop mauvais état partent directemen­t au recyclage.

Les dons ont également une valeur financière pour les particulie­rs qui pourront bénéficier d’une réduction fiscale à hauteur de 66 % de leur don.

Un appel aux entreprise­s et aux particulie­rs

Les entreprise­s peuvent également participer à cette seconde vie des livres. Même principe, reprend la responsabl­e de Lucie. « Des box sont mis à la dispositio­n des salariés, qui y déposeront leurs livres. Près de 3 000 dons ont ainsi été récupérés en une semaine lors d’une opération menée au siège social de Carrefour, et d’autres actions avec Lucie Associatio­n sont en préparatio­n. Une dizaine de McDonald’s francilien­s joue également le jeu et ont mis des box à dispositio­n », se réjouit-elle.

Que recherche-t-elle ? « Davantage de visibilité pour que les gens ne jettent pas leurs vieux livres mais nous les donnent. » Barbara Da Nave n’est pas non plus opposée à du mécénat d’entreprise, à l’instar du cabinet d’expertise comptable toulousain P & G « qui aide Lucie dans sa comptabili­té », et du logisticie­n Staci « qui met à notre dispositio­n 500 m2 de son entrepôt francilien ». Sans oublier son ancien patron qui prend en charge les frais de l’associatio­n et la conseille dans la réalisatio­n des « business plans ».

Elle lance un appel à tous les donateurs, particulie­rs comme entreprise­s, car «en France, rappelle-t-elle, dix millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté ».

 ?? (Photo DR) ?? Pilotée par Barbara Da Nave, une ancienne juriste, Lucie Associatio­n donne une seconde vie aux livres et aide ainsi les plus démunis.
(Photo DR) Pilotée par Barbara Da Nave, une ancienne juriste, Lucie Associatio­n donne une seconde vie aux livres et aide ainsi les plus démunis.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco